Réalisateur : William Friedkin
Genre : Thriller
Synopsis :
Chris veut liquider sa mère. Avec le soutient de son père, de sa belle-mère et de sa sœur, il engage Joe Cooper, un flic qui est également un tueur à gage.
Du haut de ses soixante-dix-sept printemps, papi Friedkin fait encore de la résistance face à l’uniformisation d’une industrie Hollywoodienne à travers laquelle il se reconnaît beaucoup moins. Toujours bon pied, bon oeil, il continue à explorer, à sa façon, la part sombre de l’âme humaine. Après les militaires (L’Enfer Du Devoir, Traqué) et les flics (Cruising, French Connection, Police Fédérale Los Angeles), son attention se penche désormais sur les ploucs du fin fond du Texas. Prêt à sacrifier sa mère pour rembourser ses dettes auprès d'un baron de la drogue, le jeune Chris compose avec son abrutit de père et sa traînée de belle mère une famille white-trash comme on en voit rarement au cinéma. Afin de mener à bien ce projet macabre, ils engagent Joe Cooper, qui accepte le contrat et prend la sœurette en guise de caution dans le cas où l’affaire venait à tourner au vinaigre. Interprété par un Matthew McConaughey en état de grâce, ce personnage névrosé gagne en éclat sous le regard acéré d'un William Friedkin qui prend énormément de plaisir à ménager les entrées de son acteur vedette. Son Stetson vissé sur le crâne et ses Ray-ban attelées à l'échancrure de sa chemise, ce mythe d'une Amérique sans foi ni loi répand sa folie au cours d'un ballet final particulièrement culotté, fait de sang et de boite de conserve, écharpant pour l'occasion le visage érotique de la pauvre Gina Gershon. Sans être totalement grandiose, Killer Joe déménage et offre un autre cinéma, plus sincère, beaucoup moins uniforme, mais aussi excessivement dérangeant. (3.5/5)
En Bref
- Les + : La présence magnétique de Matthew McConaughey, le ton grotesque et libre de l'ensemble, le portrait au vitriol de l'Amérique profonde, le style visuel inimitable de William Friedkin.
- Les - : Le coté trash qui demande au spectateur énormément de sang-froid.
Friedkin revient avec panache avec une adaptation de pièce très cru et où les pires se dévoilent petit à petit. Celle à sauver n'est autre que Juno Temple, les autres étant tous des pourris. Church le beauf influençable (son revers de situation est d'un jubilatoire! C'est le type qui ne comprend rien et auquel on peut tout dire), Gershon le serpent (elle prend tout et chez tout le monde), Hirsch le truand à deux francs et McConaughey (au sommet de sa forme) en tueur impitoyable.
RépondreSupprimerOui, un sacrée portrait de famille !
SupprimerJ'y vois comme toi une certaine vision de l'Amérique des paumés. Et cette famille fait parti d'autres comme plein d'autres. De plus, le film se situe dans les horizons du Texas, la région des gros rednecks.
SupprimerJe pense qu'on a en France aussi notre lot de "white trash". Il y a vraiment matière à faire un film de ce genre chez nous.
SupprimerOn a bien des beaufs aussi en France!lol Je crois que si on faisait un film nommé Confessions intimes, on aurait un sacré lot de pignolades!
SupprimerPas rouillé le Friedkin ! Mon film 2012 :-)
RépondreSupprimerJ'en aurais pas fait mon film de 2012 personnellement mais cela reste d'une excellente tenue.
SupprimerRugueux et malsain, le cinéma de Friedkin prouve à travers cette fable white trash qu'il compte parmi ceux qui savent le mieux filmer le mal à l'état pur. Pas revu depuis sa sortie en salle mais grand souvenir.
RépondreSupprimerJe ne l'ai vu qu'en vidéo mais le souvenir de ce film se bonifie jour après jour.
SupprimerBonne nouvelle que ce retour. Retour aussi de Emile Hirsch (enfin) et Gina Gershon on dirait. McConaughey, je n'en raffole pas... mais il paraît qu'il devient bon en vieillissant !
RépondreSupprimerFranchement, les derniers rôles de McConaughey sont vraiment excellents et pourtant, comme toi, je ne suis pas à la base fan de cet acteur.
SupprimerSur, le film sort des carcans habituels, ce qui à dérouté une bonne partie du public d'ailleurs. Mais il faut admirer l'audace de l'entreprise, d'autant plus que si on reconsidère la nature théâtrale de l'oeuvre, "Killer Joe" entre d'autres mains, est une sacrée comédie.
RépondreSupprimerVoilà, finalement plus comédie que thriller. Mais cela fonctionne tout de même et effectivement, l'entreprise est audacieuse.
SupprimerTrès grand film, Friedkin revient au plus haut... 3/4
RépondreSupprimerComme tout les cinéaste, il a eu des petits creux niveau inspiration.
SupprimerVoici un film qu'il me faut à tout prix découvrir.
RépondreSupprimerAbsolument. Mais attention les vélos : c'est trash !
SupprimerUne vraie bonne baffe dans la gueule. Ce qui m'a également frappé et dont on parle peu, c'est l'humour qui est distillé pendant tout le film alors qu'on a un portrait très noir des white trash. On flirte avec le cynisme, on ne sait pas si le film se moque de ses personnages ou si il les prend avec sérieux (dans les séquences trash, c'est indéniable). Ansel est mon personnage préféré dans le lot, il illustre à la perfection le type qui regarde sa vie passer avec une bière. Aucune ambition, rien, le parfait beauf qui donne son avis sur tout sans jamais s'impliquer ni prendre de risque. A la fois le personnage le plus drôle et le plus navrant de toute l'histoire.
RépondreSupprimerLe film repose effectivement sur de l'humour noir. Je pense que William Friedkin cherche surtout à se moquer de cet arrivisme malfamé avec cette intrigue que l'on retrouve habituellement dans un contexte huppé, ou la bonne femme cherche à tuer son mari pour toucher l'héritage ou l'assurance (comme dans Fargo par exemple). Des personnages qui cherchent à jouer dans la cours des grands mais qui n'y parviennent pas.
SupprimerEt je trouve aussi le personnage d'Ansel excessivement attachant dans sa façon de se faire berner et mener par le bout du nez par tout le monde.