Compositeur : Anthony Gonzalez & Joseph Trapanese
Back Lot Music/2013/69:06
Après avoir confié la musique de Tron: Legacy à Daft Punk, le réalisateur Joseph Kosinski convie Anthony Gonzalez, membre du groupe d’électro M83, à signer la bande-son d’Oblivion avec le soutient de Joseph Trapanese.
Rythmant le magnifique ballet d'images orchestré par Jospeh Kosinski et son chef-opérateur Claudio Miranda, la musique écrite par Anthony Gonzalez et Joseph Trapanese ne manque pas de souffle et accompagne efficacement l'univers dressé par le réalisateur. Le duo évoque les emprunts symphoniques fait par Stanley Kubrick pour son 2001: A Space Odyssey mais aussi Vangelis, Tangerine Dreams, Hans Zimmer (Inception et The Dark Knight) et Tron: Legacy dans lequel le groupe Daft Punk avait su marier son style à celui du studio Remote Control. Somptueuses et amples, les spectaculaires pièces chargées d’apporter relief et profondeur aux décors désertiques traversés par Jack Harper séduiront l'amateur d’électro-orchestration qui trouvera largement son compte dans ce score peuplé de longues plages élégiaques dont les mélodies sont extrémement difficiles à effacer de son esprit (Waking Up, Starwaves, Earth 2077, I’m Sending You Away). Mais Gonzalez et Trapanese délaissent progressivement le synthé pour répondre, dans le dernier tiers de l'album, à une uniformité stylistique qui ne nous permet plus de nous extasier. Heureusement, la conclusion offerte par la sympathique performance de Susanne Sandford sur la chanson Oblivion vient nous arracher in-extremis de la torpeur mélo-dramatique soulevé par ce final. Une légère chute qui n’entame pourtant en rien la beauté de ce brillant score que l’on n’est pas prêt d’oublier. (4,5/5)
Superbe BO, autant dans sa capacité accompagnatrice que dans son écoute séparée. Du très beau boulot.
RépondreSupprimerDu très beau travail effectivement. Joseph Kosinksi sait très bien s'accompagner et cette B.O. en est la preuve.
SupprimerEtant donné que Trapanese était déjà arrangeur sur le score de Tron Legacy, on sent son empreinte dans les diverses orchestrations. Je n'ai pas toutefois pas écouté assez de musiques de M83 pour donner un avis concret sur la patte de Gonzalez
RépondreSupprimerLe score est super fonctionnel et référentiel, à l'image du fim qu'il accompagne, mais il reste à voir s'il restera aussi puissant et intemporel que les compos d'un Vangelis par exemple.
Effectivement, le temps nous dira si la musique d'Oblivion restera dans les mémoires. Pour ce qui est de M83, je ne prétend pas être un expert et je connais essentiellement leurs plus gros tubes mais on peut tout de même déjà entrevoir un aspect très vaporeux et aérien.
SupprimerJ'aime beaucoup cette BO qui brille par son arrangement et la puissance qu'elle insuffle aux superbes images! Côté composition, c'est moins brillant, car reprenant parfois note à note des passages entiers d'autres compositeurs. Tics zimmeriens (un passage entier de batman begins se trouve au sein d'une piste, je ne sais plus laquelle - des arrangements et crescendo dans la veine de Time/Journey to the Line - I'm sending you away, the Last Samourai - Earth 2077 au début - et quelques passage Tron-esque). L'aspect électronique préfère la mélodie à la violence, les arrangements aux sampling, superbe mélange!
RépondreSupprimerMais force est de constater le pouvoir enivrant et inspirant de la musique. Nonobstant les reprise, elle fonctionne, immerge et se laisse écouter avec un plaisir non dissimulé. Le thème principal est sublime, tout en puissance contenue. A la fois émotionnelle et puissance, cette BO reste comme l'une des plus réussie de 2013. Probablement pas d'une profondeur d'écriture abyssale, mais d'une efficacité redoutable. Un peu comme son film, finalement.
L’écriture est effectivement énormément tributaire des travaux de Zimmer et de l'école Remote Control et les références sont évidentes pour ceux qui ont l'habitude d'écouter ces productions. Mais quand on voit ce que parviennent à faire certaines personnalités issues de cette école comme Steve Jablonsky ou Atli Orvarsson (à savoir de la bouillie sonore - et ne parlons même pas du cas Newton-Howard), on se dit finalement que Joseph Trapanese s'en sort admirablement bien et qu'il ne gâche pas son talent.
SupprimerTa phrase finale résume assez bien l'ensemble de cette bande-son même si elle a cette puissance qu'à mes yeux le discours du film ne possède pas.