Varese Sarabande/2013/38:10
Le dernier tour de piste cinématographique de Steven Soderbergh s’accompagne d’une ultime rencontre avec ses plus proches collaborateurs. Après Cliff Martinez et David Holmes, le réalisateur retrouve Thomas Newman (Erin Brockovich, The Good German) pour Side Effects.
Pour ce dernier projet avec son ami Steven Soderbergh, Thomas Newman s’encanaille ici avec les tubullar bells et autres sonorités cristallines et métalliques pour assoir l’originalité de son score et faire parler l’atmosphère désenchantée et pernicieuse de ce thriller pharmacologique. Toute admiration pour ce bonhomme mise à part, forcé de constater que l’on n’a pas entendu de composition aussi expérimentale depuis quelques temps. C’est donc au cœur d’une enivrante torpeur que l’auditeur met l’oreille, le compositeur érigeant des plages d’underscoring d’une beauté froide à coupé le souffle et qui fera sans aucun doute vibrer l’âme du mélomane qui a pris soin de se frotter au style lui aussi très clinique du réalisateur. Disposé à dessiner les contours d’une innocence corrompu par l’argent, les médicaments et le sexe, Thomas Newman impose à ses morceaux une ritournelle de boite à musique évoquant les courtes élucubrations enfantines de Bernard Hermann pour le Sisters de Brian DePlama. Pendant près de quarante minutes, l’album nous enferme donc dans un rythme hypnotique soutenue par le lointain souffle d’une flûte orientale pour ne laisser le champ des possibles s'ouvrir qu'avec le titre de Thievery Corporation, The Forgotten People, dont les accents pop offre un prolongement inattendu à l’univers proposé par le réalisateur et son compositeur. (4/5)
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