21 août 2013

Film : Elysium

Elysium (2013)

Réalisateur : Neil Blomkamp
Genre : Science-Fiction, Action

Synopsis :

En 2154. Sur une Terre en proie à la surpopulation et à l'insalubrité, Max, un simple ouvrier, va tout tenter pour se rendre sur Elysium, une station orbitale dans laquelle réside les classes les plus aisées, afin de se soigner du mal qui le ronge.


Il y a quatre ans, Neil Blomkamp avait titillé notre curiosité avec District 9, un neo-documentaire sur une invasion d’extra-terrestre en Afrique du Sud. Avec Elysium, son second long métrage, le réalisateur force désormais notre attention, confirmant ainsi son talent d’artiste visionnaire. En surfant une fois encore sur le thème de l’inégalité sociale, il construit un monde dystopique dans lequel les plus riches ont élu domicile sur un mont Olympe perdu dans l’espace, royaume du luxe et de l'éternité que les pauvres terriens, privés du confort matériel et sanitaire dont leurs dieux jouissent, regardent avec envie. Sur un sujet aussi brûlant que la surpopulation, le cinéaste sud-africain se révèle une fois encore être un brillant constructeur d’univers, l’architecture visuelle d’Elysium foisonnant d’idée lumineuse qui apporte une profondeur supplémentaire à la quête de Max, anti-héros qui devra son salut à son corps, une enveloppe maltraitée jusque dans ses plus intimes retranchements. On retrouve là une vision d’auteur que partageait déjà sa première réalisation, et qui n’est pas sans rappeler celle d’un certain Paul Verhoven, la sexualité et le cynisme en moins. Le film tire donc sa force de cet univers dont l’originale familiarité est magnifié par d’excellents effets visuels qui s’incrustent magnifiquement au sein de paysage malfamé tourné à Mexico City, cadre naturel où se déroule une grande partie de l’affrontement qui oppose le magnétique Matt Damon à l'incontrôlable schizophrénie d’un excellent Sharlto Copley, le tout arbitré par une Jodie Foster délicieusement carnassière dans son tailleur chic et austère d’une ministre de la défense sans foi ni loi. Mis bout à bout, toutes ses qualités en font un solide prétendant au meilleur blockbuster de l’année, à la fois créatif et intelligent, mais gâché par une antagoniste pas assez creusée et un pathos parfois trop appuyé. (4.5/5)


Elysium (États-Unis, 2013). Durée : 1h50. Réalisation : Neil Blomkamp. Scénario : Neil Blomkamp. Image : Trent Opaloch. Montage : Julian Clarke. Musique : Ryan Amon. Distribution : Matt Damon (Max), Jodie Foster (la secrétaire à la défense Delacourt), Sharlto Copley (Kruger), Alice Braga (Fray), Wagner Moura (Spider), Diego Luna (Julio), William Fichtner (John Carlyle).

20 commentaires:

  1. Un saisissant film de SF avec encore plus de thématiques que District 9 et d'excellents acteurs. En tous cas, la SF a été grandiose cette année entre Star Trek, Man of steel, Pacific rim et donc Elysium.

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    1. Je suis d'accord avec toi, sauf pour Man Of Steel. Pas glop le film de Snyder.

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    2. Moi si simply the best Superman ever! :D

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  2. Une œuvre de S-F pertinente et surtout un excellent film d'action. Content de lire une critique aussi positive ^^

    Sinon c'est que tu enlèves les + et les - de tes articles, 2flics ?

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    1. C'est pour obliger les fainéants à lire mon texte et pas juste se contenter du bref résumé final :)

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  3. Bien d'accord avec la chronique (que j'ai lue attentivement) :
    les + : un univers cohérent et crédible.
    une interprétation remarquable de la part de tous les acteurs
    un méchant mémorable
    une interprétation prospective alarmante

    les - : des flash-backs sirupeux
    une vision sans doute trop manichéenne de la société

    ça irait ?

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    1. Le "j'ai lue attentivement" était en réponse, sans doute, à ma remarque concernant l'absence des + et des - ;) Il faudra malheureusement s'y faire.

      En tout cas, tu as grosso modo bien résumé ma pensée. C'est dingue d'ailleurs parce que autant ces défauts peuvent être rédhibitoire sur certains films, autant ici, cela n'entame en rien l'admiration que j'ai eu pour le travail de Blomkamp.

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  4. J'ai déjà fait l'éloge du film sur mon blog, mais je me permets de rajouter aussi que le film nous donne, 'avec le Général Zod de "Man Of Steel", le meilleur méchant en la personne de Kruger, ou comme je dis "Wikus réincarné en méchant badass" :D
    Je regrette que le personnage de Foster n'ait pas été plus étoffé, mais comme tu dis, il y'a un coté presque verhoevenien qui excuse la relative simplicité des ambitions maléfiques des antagonistes.

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    1. Kruger est vraiment excellent, son côté psychopathe est réellement amusant.
      Et je constate finalement qu'on à tous remarqué le manque de développement du personnage joué par Foster. C'est dommage mais bon, cela ne gâche pas non plus excessivement le film.

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    2. Moi je la trouve super Foster, un "méchant" la classe (Copley est génial aussi dans son genre). Rien que pour ce rôle j'aurais envie de revoir le film. Je crois que je vais monter un comité de défense pour réhabiliter la mamoire de la ministre de la défense.

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    3. La mamoire : j'conaissais pas ce mot, mélange de mémoire et mammaire. Lapsus révélateur sans doute ;)
      Le seul hic à propos de ce personnage, c'est qu'elle ne se détache en rien des autres méchants ministre que l'on a pu voir dans divers autres films, s.f. ou non.

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  5. pas encore vu mais le nouveau film de Blomkamp est évidemment attendu au tournant, surtout après le superbe District 9

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    1. L'adhérence au film se jouera avant tout sur le point de vue choisit par le cinéaste. Si tu accepte cette vision orientée, alors c'est du tout cuit, tu auras un beau spectacle.

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  6. Vu les argumentaires que j'avais échangé avec Princécranoir, il a déjà résumé le bilan plutôt juste qui ressort de ce film. D'excellentes idées et un univers cohérent, hélas traversé par des clichés parfois gênants (le richard semblant sortir d'un Banlieue 13) et trop manichéens (la petite histoire de la gamine avec l’hippopotame...). Je suis un peu sceptique sur le rôle de Copley que je trouve beaucoup trop développé sur la fin (où un combat à coups d'exo-squelettes se substitue à l'affrontement politique que le film avait lancé), mais globalement, un essai intéressant. En arrondissant un peu plus les détails, le prochain film de Blomkamp pourrait s'approcher de la perfection...

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    1. Mais ce final, qui troque effectivement la réflexion politique pour l'action guerrier, est d'une part fortement préparé par l'instabilité de Kruger et sa rage envers "les politicards", d'autre part représente la fin logique à une souveraineté reposant sur la fracture sociale. Cela se termine toujours dans la violence.

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  7. A échelle individuelle, la violence. Mais effectivement, je vois la logique que suit le script à ce niveau là. J'espère que les programmateurs en fin de film vont vite programmer un truc, car en filant la citoyenneté à tous les humains d'un coup, ils ont réduit à néant tous les robots de police à l'échelle mondiale. Sans flic en civil et avec pleins de gangs par ci par là, faudrait pas mollir... Mais bon, ce n'est pas vraiment le sujet...

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    1. C'est, dans le film, à l'échelle individuelle, effectivement, car les deux personnages sont mues par des motivations profondément individuelles. Max n'a pas pour objectif de résoudre la fracture sociale, pas plus que Kruger, qui veut juste se venger de son éviction. Mais, sans le vouloir, ils représentes, tout deux, deux avenirs différents : l'égalité totale ou un totalitarisme militaire.
      Pour la fin, on peut multiplier les hypothèses, et les suites... peut-être la possibilité de faire un nouveau Planète Des Singes avec cet Elysium.

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  8. Déçu car j'attendais beaucoup plus !!! Et qu'il surclasse District 9

    Cependant l'ensemble est vraiment de qualité et trés bien réalisé

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    1. Oui, j'avais cru comprendre cela dans ta critique sur ton blog. Dommage.

      Perso, je ne trouve pas District 9 parfait donc je n'avais pas non plus d'énorme attente pour Elysium, si ce n'est qu'il porte des idées solides. Je pense que c'est une donnée qui a joué dans l'appréciation d'Elysium, tout comme la relative pauvreté de l'offre en terme de SF intelligente et divertissante.

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