19 août 2013

Film : Cloud Atlas

Cloud Atlas (2013)

Réalisateur : Andy Wachowsky, Lana Wachowsky & Tom Tykwer
Genre : Aventure, Drame

Synopsis :

Sur six périodes différentes, l'histoire d'hommes et de femmes luttant pour leurs survies et leurs idéaux.
 

Cloud Atlas, adaptation du roman éponyme de David Mitchell réalisé par le duo punk Lana & Andy Wachowski et l’allemand Tom Tykwer, est un modèle de narration à tiroir. Par la grâce d’un montage virtuose signé Alexander Berner, et à l’aide d’un magnifique thème musical, fil rouge de cette aventure inter-séculaire (Atlas March), les trois réalisateurs parviennent à nous transporter dans leurs univers et à tracer une vaste cartographie de notre Humanité passée, présente et à venir. Brassant autant de période (allant jusqu’à la peinture d’un monde post-cataclysmique, sans doute le segment le plus passionnant visuellement) que de références (Soleil Vert, Vol Au Dessus D’Un Nid De Coucou, Shaft), ils orchestrent un voyage au coeur du temps et de l’espace, croisant les destins d’hommes et de femmes de tous poils déterminés à briser les chaînes de l’oppression ou, au contraire, à les consolider. Malgré la collaboration avec un réalisateur à l'univers diamétralement opposé au leur, le duo à l'origine de Matrix ré-affirme une fois encore l'idée du martyr, figure de proue de ce métrage, prédestiné à changer la face du monde quand bien même même sa voix ne représente pas grand chose au yeux du monde. Une vision un peu pompeuse sur le papier qui n’alourdit finalement jamais l'exploration des différents chapitres, qui se voit également portée par l’idée de l’éternel recommencement, de la ré-incarnation et par cette séduisante théorie de l’effet domino, permettant par la même occasion d'articuler les différents engrenages historiques au sein d’une seule et même horloge universaliste. Les divers embranchements dialoguent alors de façon si prodigieuse que l’on passe d’une histoire à une autre avec une facilité déconcertante, couronnée par le ludisme d’une distribution constamment transfigurée, la palme revenant à Hugh Grant, méconnaissable d'un bout à l'autre du film. Et si le message importe finalement moins que la façon de le délivrer, il est tout de même très difficile de faire l’impasse sur la beauté et la maestria narrative de ce magnifique Cloud Atlas. (4.5/5)

En Bref
  • Les + : Le casting, un rythme qui ne s’essouffle que très rarement, la beauté des décors, la qualité des histoires et des enjeux et la magnifique musique originale composé par Tom Tykwer, Johnny Klimek et Reinhold Heil.
  • Les - : Le tout manque un poil d'émotion.

24 commentaires:

  1. Pour le coup, ça va être qui voit pas :-)
    @+

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  2. Une belle réussite, d'accord sur le manque d'émotion, ici et là ça manque un peu de souffle à cause de l'énorme travail donné à la complexe narration. Ils auraient carrément pu se planter avec une telle adaptation, mais ils maîtrisent ça de main de maître, on ne s’ennuie jamais et le montage est constamment cohérent et dynamique. Coup de cœur pour Tom Hanks, ça faisait longtemps qu'on ne l'avait pas vu comme ça !

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    1. En plus, Tom Hanks campe des personnages très différents les uns des autres. Un vrai grand spectacle et, comme tu le dis, les trois réal maitrisent parfaitement les différents axes narratifs.

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  3. Dans mon trio de tête en ce qui me concerne avec The place beyond the pines et Pacific rim. Un blockbuster merveilleux au montage superbe mélangeant émotion et sensibilité. Max signale la performance de Tom Hanks mais je citerais personnellement Halle Berry qui n'a jamais été aussi juste. De plus, Tykwer et les Wachowski mélangent admirablement les différents genres en passant du drame au polar de la comédie à la science-fiction.

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    1. C'est effectivement un des plus beaux films de cette année, une belle prouesse technique. C'est vrai aussi que Halle Berry tient de très jolies rôles dans ce film.

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  4. La durée me rebute un peu ...
    Et j'avoue qu'il ne m'attire pas :(

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    1. Tu peux toujours tenté si tu en as l'occasion, je pense que ce film, tout du moins son univers, peut te séduire.

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  5. Esthétiquement ébouriffant, il lui manque, à mon humble avis, un vrai ciment pour être le grand film qu'on attendait des Wachowski. Il ne méritait en tout cas pas l'échec qui fut le sien.

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    1. Son echec est peut-être du à la durée du film ou au fait qu'il mélange les genres. Certaines personnes n'aiment pas ne pas savoir dans quel type de film elles mettent les pieds

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  6. Excellent exercice de funanbulisme cinématrographique! Et l'esthétique, la poésie, les références qui vont avec (parfois l'hommage frise le plagiat, assumé apparemment pour Soleil Vert et Vol au-dessus d'un Nid de Coucou), sans parler des acteurs (ça devient un jeu de reconnaître qui est qui et de lier les destins personnages). Trop complexe pour être appréhendé d'une seul vision, mais jouissivement original, il lui manque probablement une dose d'émotion. Probablement à cause de la multiplication des personnages et des époques, on a du mal à éprouver de l'empathie pour tous à la fois.

    Mais quel exercice de style bluffant (raaah, les décors futuristes sont magiques!).

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    1. "funanbulisme cinématographique " en voilà une jolie expression :)
      Perso, j'adore les décors du monde après le cataclysme. Je trouve que le mélange de trybalisme et de futurisme créé un univers vraiment particulier.

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    2. Héhé, j'ai pas trouvé mieux pour qualifier l'exercice délicat d'adapter une histoire si complexe d'une manière qui ne l'est pas moins :p

      Oui, ce contraste est vraiment bon ^^ J'aime beaucoup Neo Seoul aussi!

      Et la musique est magnifique, je trouve. Douce, poétique,tout en nuance, loin des productions actuelles qui font de la surenchère fanfaronante et électronique un tic qui devient lassant, même s'il fonctionne de temps à autres.

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    3. Effectivement, c'est lassant d'entendre toujours la même chose, mais ça à l'avantage de nous faire apprécier les oeuvres orchestrales comme Cloud Atlas. Je ne sais pas d'ailleurs si tu as l'album, mais perso, j'adore l'Opening Title.

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  7. Je l'ai écouté sur YT ^^ L'opening est très beau en effet, tout comme l'ensemble des pistes reprenant le Sextet au piano: All Boundaries are convention ou le magique End Titles (ma préférée ^^). Death is only a door est très belle aussi.

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    1. Ah, All Boundaries Are Convention est magnifique, c'est l'une des pistes sur lesquels je reviens le plus souvent.

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  8. Le film est un remarquable travail de cinéma à plus d'un titre, pourtant que la presse et le public le boudent autant me désespère. Espérons que le grand public reconnaitra les brillances du film dans peu de temps, ou peut-être dans quinze ans, atteignant le label de film-culte.
    Et oui le thème principal est en effet virtuose, de mauvaises langues le disent trop simpliste, mais je pense qu'il colle parfaitement au récit, laissant apparaitre l'espoir dans un contexte généralement sombre. :)

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    1. Ouai, jsais pas ce qui leur prend de descendre un film qui tente des choses et qui, en plus, fait preuve d'une science du montage absolument renversante. Pareil pour la musique. Des belles compositions comme celle-là, j'aimerais en entendre plus souvent au ciné.

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  9. Je l'ai mais je ne l'ai pas encore vu. ta critique me donne franchement envie.

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    1. J'espère que tu y trouveras ton compte en le regardant.

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  10. J'ai franchement hâte de le voir, celui-là. J'avais peur de ne rien comprendre (vu les critiques presse), mais d'après ton billet et les commentaires, ça n'a pas l'air si hermétique que ça. Et puis il semble que ce soit très très créatif, alors il faut sûrement le voir plusieurs fois. J'AI HATE !!!

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    1. Le conseil que je peux te donner avant de le découvrir, c'est de ne pas chercher d'entrée de jeu des points communs ou des liens logiques entre les histoires.

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