Film : Dream House

Dream House (2011)

Réalisateur : Jim Sheridan
Genre : Fantastique, Thriller

Synopsis :

Will Atenton démissionne de son poste d'éditeur afin de consacrer plus de temps à sa famille et à la rénovation de sa maison. Un pavillon qui cache de lourd secret dont il ignore l'existence.

Conspué par une franche majorité de la presse spécialisée et des spectateurs au point de l’élever au rang d’affreux navet, Dream House est effectivement indigne du talent de son réalisateur. Jim Sheridan, auteur d’oeuvres essentielles telles que My Left Foot, Au Nom Du Père ou The Boxer, avait saisit la chance que lui offrait la Warner de signer son premier film fantastique. Si on comprend aisément ce qui a pu attirer son attention sur ce projet (le triangle "amoureux", la relation entre passé et présent), on se demande tout de même ce qui a bien pu le pousser définitivement à le mettre en scène. Proposant une compilation de twists que le cinéma de genre de ces dix dernières années n’a eu de cesse d’exploiter ad-nauseam, l’histoire ne déchaîne guère les passions jusqu’à un dénouement final particulièrement raté. Un constat d'échec d’autant plus accablant que le film, dans sa globalité, est dépourvu de tension ou de suspens à cause, notamment, d’un jeu d’acteur qui donne volontairement les clés de l’intrigue et d’un manque de surprise évident, adoubé par une mécanique de montage que les amateurs de fantastique connaisse que trop bien. Mais, malgré ses nombreux défauts, le film ne se révèle pas aussi désagréable que sa réputation veut bien nous le faire croire, la musique de John Debney, la photographie de Caleb Deschanel, et surtout l’honnête performance d’un Daniel Craig très à l’aise dans son personnage sauvent l’entreprise du naufrage. Cela semble peu, mais ces quelques éléments sont suffisants pour maintenir un semblant d’intérêt chez le spectateur. Une maison de rêve qui se transforme donc en petit cauchemar pour les spectateurs, mais qui fut un véritable enfer pour Jim Sheridan, qui avait perdu le bras de fer face aux producteurs au point de vouloir retirer son nom du générique, ainsi que pour ses acteurs qui, au moment de la sortie du film, avaient renoncé à assurer sa promotion. (2/5)

P.S. : Je déconseille quiconque s'intéressant au film de regarder la bande-annonce sous peine de se voir déflorer une grande partie de l'histoire.

En Bref

• Les + : L'excellente interprétation de Daniel Craig, la photographie, la musique et un rythme pas désagréable.

• Les - : Le jeu grimaçant de Marton Csokas, l'absence de surprise et le grand bazar final qui décrédibilise les enjeux dramatiques du film