Réalisateur : Gus Van Sant
Genre : Drame
Synopsis :
Steve Butler, représentant chez Global Crosspower, tente de convaincre la population d'un petit village de Pennsylvanie de laisser son entreprise exploiter leur réserve de schiste.
Né dans la souffrance, Promised Land a traversé bien des tempêtes. Une progression entachée par de nombreuses polémiques autour de son sujet (la méthode d’extraction des gaz de schiste), et de ses financements (les critiques lui prêtant une sympathie avec les maharajahs de l’or noire à cause de la participation de la société Image Nation à la production). Luttant contre vent et marré pour maintenir cette arche à flot, le film finit par chuter à quelques mètres de la terre promise, privé en cela des nominations aux Oscars qu'il projetait décrocher (il lui faudra néanmoins compter sur son prix spécial du jury décroché à la dernière Berlinale), et boudé par le public lors de sa sortie sur les écrans américains. Visiblement, les spectateurs n’ont pas été sensible aux arguments proposés par les deux scénaristes, John Krasinski et Matt Damon, et du réalisateur, Gus Vans Sant, sans doute rebuté par une histoire qui ne lui permettait pas suffisamment de se détacher du troupeau de films engagés fleurissant régulièrement sur nos écrans. Un triste constat pour un beau métrage qui ne méritait pas cet accueil. L'équipe à l'oeuvre ici brosse un portrait attendu, certes, mais néanmoins juste des grandes puissances industrielles qui oeuvrent aujourd’hui à l'extinction progressive de notre faune et notre flore. Se nourrissant de la misère et de la crédulité - partielle - des gens de la campagne, ils dirigent leurs opérations à distance grâce à des agents rompus aux techniques de ventes les plus roublardes, consciencieusement appliqués par notre personnage principal, un sympathique commercial cachant une solidarité maladroite derrière des discours bassement mercantile, mais réaliste et cruel. Toujours habile lorsqu’il lui faut dessiner les contours d’une société en pleine mutation, Gus Van Sant laisse traîner son oeil au-dessus des étendues verdoyantes de Pennsylvanie, témoignage d’un éco-système encore sain et sauf de la fureur financière de la société capitaliste contemporaine. Parfaitement équilibré, Promised Land parvient à nous interroger sur l'indépendance de nos campagne, même s'il faut, pour cela, passer par un mea-culpa final trop beau et naïf pour être honnête. (3.5/5)
Promised Land (États-Unis, 2013). Durée : 1h46. Réalisation : Gus Van Sant. Scénario : John Krasinski, Matt Damon. Image : Linus Sandgren. Montage : Billy Rich. Musique : Danny Elfman. Distribution : Matt Damon (Steve Butler), Frances McDormand (Sue Thomason), John Krasinski (Dustin), Rosemarie DeWitt (Alice), Hal Holbrook (Frank Yates), Titus Welliver (Rob), Lucas Black (Paul Geary), Scoot McNairy (Jeff Dennon).
J'ai été hyper déçue par les derniers GVS. Longuets, ennuyeux, prétentieux... Espérons que celui-ci relèvera le niveau !
RépondreSupprimerTu peux toujours tenter. C'est un beau film qui mérite qu'on s'y attarde.
SupprimerJ'ai souvent eu Gus Van Sant en horreur, personnellement. Mais vu la bande annonce et ton avis, le cinéaste semble plus posé, plus classique, ce qui titille un peu la curiosité.
RépondreSupprimerJe ne suis pas non plus ultra fan de Gus Van Sant et de son style, et je dois dire que j'ai regardé à deux fois avant d'acheter ce Promised Land. Mais finalement, je ne le regrette pas. En plus, si on aime Matt Damon, Frances McDormand, ou encore Titus Welliver (que l'on oublie souvent), le film passe tout seul.
SupprimerOki c'est pris en note ;)
SupprimerJe vois que les commentateurs ne sont pas issus du fan club de Gus. J'aime plutôt bien ce réalisateur pour ma part, capable de livrer des films extrêmement beaux et sensibles (Elephant, Gerry, restless, will hunting, etc...), parfois étranges (even cowgirl get the blues) mais aussi très prétentieux (last days, paranoid park) voire assez vains (psycho). Ne l'ayant pas vu, je ne saurais dire dans quelle catégorie se range celui-ci. Ton avis semble pencher du bon côté malgré sa facture de film de commande impersonnel (ce qui peut donner de très belles choses ceci dit). Sa facture classique semble toutefois rassurer les détracteurs de son cinéma expérimental.
RépondreSupprimerC'est vrai, on est assez nombreux à ne pas accrocher à son univers visuel. Même s'il garde ce coté "naturaliste" (je sais pas si on peut ranger son style dans cette case), son approche est plus grand publique, avec un pitch moins ampoulé.
SupprimerA peu près du même avis :-)
RépondreSupprimerhttp://base64.canalblog.com/archives/2013/04/14/26916600.html
Je me souviens très bien de ta chronique. C'est ce qui m'a d'ailleurs décidé au moment de l'achat :)
SupprimerMerci, je prends note. Du drame à l'ancienne en somme, avec le savoir faire moderne. Pourquoi pas ? Pour Gus Van Sant en revanche, je ne suis pas convaincu par son cinéma. On m'a recommandé Paranoïd Park, que j'ai commencé puis interrompu sans conviction, Elephant m'ennuie, Last Days est le film le plus ennuyeux de l'histoire du cinéma (Kurt ou pas)... Restless me tente en revanche.
RépondreSupprimerElephant, je l'ai vu une fois, et j'en garde un bon souvenir mais je ne suis pas sûr qu'une seconde vision lui serai bénéfique.
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