Certains L'Aiment Chaud (1959)
Réalisateur : Billy Wilder
Genre : Comédie
Synopsis :
Témoins d'un assassinat perpétrée par un gang de Chicago, Joe et Jerry, deux musiciens de cabaret, fuient la ville en intégrant un orchestre exclusivement composé de femme.
Classé parmi les cinquante films qu’on se doit d'avoir vu avant ses quatorze printemps (je suis donc pas mal en retard sur l’agenda dressé par le British Film Institute), Certains L’Aiment Chaud est aujourd’hui considéré comme un classique, faisant parti intégrante du patrimoine du cinéma américain. On ne peut d’ailleurs pas ne pas le citer quand on aborde la carrière de comédienne de Marilyn Monroe (en particulier celle qui a suivi son stage dans la cour de Lee Strasberg), la pin-up interprétant ici une chanteuse et joueuse de ukulélé. Un rôle de composition, mais pas uniquement. En effet, le réalisateur Billy Wilder, qui avait déjà fait tourné la jeune actrice dans Sept Ans De Réflexion, joue ici avec l’image de cette dernière : référence à son amour pour les spiritueux de toute sorte, mais aussi à son attirance pour les intelo à lunette (elle venait tout juste de s’installer avec l’écrivain et dramaturge Arthur Miller). Une lecture qui apporte beaucoup de chair et de sang à un rôle qui n'a rien de passionnant sur le papier. Cette performance, aussi étonnante et agréable soit-elle, n’éclipse pas celle du duo formé par Tony Curtis et Jack Lemon. Particulièrement irrésistibles, les deux acteurs incarnent deux musiciens contraints de se travestir afin d’échapper aux mitraillettes d’une bande de criminel de Chicago. Sans jamais tomber dans la vulgarité, l'abattage du couple, par ailleurs fort attachant, nous réserve quelques beaux éclats de rire, nous faisant ainsi oublier la durée de leur démonstration, particulièrement inhabituelle pour le genre. Mais derrière l’incontestable génie comique d’un film qui n’a, aujourd'hui, toujours pas pris une seule ride (prions pour qu’il ne prenne pas aux producteurs l’envie d’en produire un remake), une amusante réflexion sur les sexes et la performance identitaire se dessine avec, en creux, une imitation particulièrement cocasse de Cary Grant par Tony Curtis, tournant en dérision l’accent et les rumeurs autour de l'impuissance de la star face à la gente féminine. Cette richesse dissimulée devenue, avec le temps, moins identifiable, rend alors Certains L'Aiment Chaud plus inestimable encore aux yeux des cinéphiles avertis. (4.5/5)
Some Like It Hot (États-Unis, 1959). Durée : 2h01. Réalisation : Billy Wilder. Scénario : Billy Wilder, I.A.L. Diamond. Image : Charles Lang. Montage : Arthur P. Schmidt. Musique : Adolph Deutsch. Distribution : Tony Curtis (Joe/Joséphine), Jack Lemon (Jerry/Daphné), Marilyn Monroe (Sugar Kane Kowalczyk), Joan Shawlee (Sweet Sue), Dave Barry (Beinstock), George Raft (Colombo Les Guêtres), Joe E. Brown (Osgood Fielding), Pat O'Brien (l'inspecteur Mulligan).
Je pense que tu peux légitimement mettre le 5/5. Un véritable chef d'oeuvre en puissance, comédie burlesque absolument géniale, Marilyn est craquante et puis le duo Lemmon-Curtis est fantastique. "Nobody's perfect!"
RépondreSupprimerNon parce que je me suis un poil ennuyé à un moment. Pour le reste, oui, c'est un film à voir, et même plusieurs fois.
SupprimerPerso j'adore du début à la fin. Quand tu vois Lemmon en train de se dépatouiller avec son prétendant c'est un vrai bonheur.
SupprimerComme Borat, c'est un classique indémodable et incontournable (ultra-tendancieux, et qui n'arait sans doute pas convenu à des enfants de moins de 14 ans à sa sortie !), surtout extraordinairement drôle !
RépondreSupprimerJe pense que le film pouvait un peu choquer à sa sortie, mais l'intelligence de Wilder est de tout faire passer par l'humour et le second dégrée (à cause du Code Hayes, sans doute).
SupprimerOui c'est tout l'art des grands réalisateur de savoir glisser des sous-textes subversifs sous des déhors de comédies inoffensives. "Some like it hot" est un cas d'école.
SupprimerD'ailleurs, je pense que c'est l'unique bienfait de la censure de l'époque. Ces interdits ont sans doute pousser bon nombre de cinéaste à se transcender et à aborder le sexe et le genre identitaire de façon plus subtile.
SupprimerPas trop fan de Marilyn mais gros classique du cinéma celui là: à voir et à revoir sans modération
RépondreSupprimerMa mère n'aime pas trop non plus Marilyn, et elle aussi a adoré le film.
SupprimerBonheur inestimable pour les cinéphiles, cas d'école pour acteurs/réalisateur/scénaristes, "Some like It hot" est une vraie ANTHOLOGIE du cinéma.
RépondreSupprimerOn dit que Jack Lemmon s'est inspiré de sa mère pour ce rôle et qu'il ne se changeait même pas lors des pauses car il voulait rester imprégné par son personnage!
Quant à Cary Grant, ce fut le grand regret de Wilder de n'avoir jamais pu tourner avec lui. Alors l'imitation de Curtis lui a permis de résoudre ce problème par "interim"
Oui, j'ai aussi entendu cette version au sujet de Wilder et Cary Grant. Il semble avoir été un acteur très apprécié des cinéastes. Le seul acteur que Hitchcock pouvait supporter d'ailleurs.
SupprimerPour une fois ^D je suis ENTIEREMENT d'accord avec Borat (et Ideyvonne, mais ça ce n'est pas nouveau). J'ADORE ce film, je ne m'en lasse pas. Un de mes films cultes.
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