20 octobre 2013

Film : 9 Mois Ferme

9 Mois Ferme (2013)

Réalisateur : Albert Dupontel
Genre : Comédie

Synopsis :

Ariane Felder, juge au palais de justice de Paris, découvre qu'elle est enceinte de 6 mois et que le géniteur n'est autre que Bob Nolan, un cambrioleur devenu globophage.


La comédie hexagonale, érigée pendant longtemps comme une exception française, est devenu de plus en plus terne au fil des années. Contenu affligeant, pauvreté esthétique, recette usée. La critique est peut-être facile, "politiquement correcte", mais elle demeure réaliste tant les propositions offertes dans ce domaine sont rarement synonyme de qualité. Mais il souffle, cette semaine, un vent frais dans les salles obscures. Héritier auto-proclamé de l’humour des Monthy Python (avec apparition de Terry Gilliam à la clé) et de Tex Avery, Albert Dupontel remet aujourd’hui les pendules à son heure avec l'inattendu 9 Mois Ferme, son cinquième film en tant que réalisateur. Sur des bases on ne peut plus simple, le comédien/cinéaste/scénariste trace les contours d’une comédie qui se souhaite acide en démontant un à un les mythes de la justice - juge, avocat, médecin légiste, flic, poussant la satire jusqu’à travestir ses allégories (la déesse Justicia, le buste de Marianne). Derrière les robes, les perruques et l’épais champ sémantique de la magistrature française, des hommes et des femmes comme les autres, aux moeurs bien loin de leurs augustes positions qu’ils occupent dans l’ordre de la société. À l’inverse de notre héroïne en somme, rayonnante incarnation de la rigidité judiciaire telle que nous la percevons et concevons, et qui va être soumise au pire en ne s'étant pas imposé à sa propre norme d’expression sociale le soir du Nouvel-An. Quelle jubilation pour le spectateur de voir fonctionner ainsi un long métrage comique, banalisant le microcosme judiciaire jusqu’à passer le seuil du cartoon si cher à son auteur. La belle tranche d'humour et le rythme d'enfer imprimé par le montage et la surprenante brochette d’acteur nous embarque alors définitivement et sans aucune retenue de notre part dans un voyage ramassé et délirant. Cerise sur le gâteau : le soin apporté à la réalisation et à la photographie nous réconcilie avec un genre réputé pour négliger la compagnie d’une image soignée et d’un beau jeu de focale. 9 Mois Ferme est donc à découvrir d'urgence. (4.5/5)


9 Mois Ferme (France, 2013). Durée : 1h22. Réalisateur : Albert Dupontel. Scénario : Albert Dupontel. Image : Vincent Mathias. Montage : Christophe Pinel. Musique : Christophe Julien. Distribution : Sandrine Kiberlain (le juge Ariane Felder), Albert Dupontel (Robert "Bob" Nolan), Nicolas Marié (Maître Trolos), Philippe Uchan (le juge De Bernard), Philippe Duquesne (le docteur Toulate), Christian Hecq (le lieutenant Edouard), Bouli Lanners (le policier chargé de la vidéosurveillance), Gilles Gaston-Dreyfus (Monsieur De Lime).

24 commentaires:

  1. A découvrir en urgence, peut-être pas, en téléchargement illégal probablement un soir ou j'aurai rien d'autre sous la main. :-)
    Ca m'emballe pas plus que ça.

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    1. J'espère tout de même que tu garderas mon conseil sous le coude :)

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  2. 4.5/5 ?!?! Non mais je rêve... Je crois qu'il est grand temps de vous mettre à Télérama, M. Szafranski ;)

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    1. Effectivement, si je veux suivre tes traces et devenir le critique que tout le monde aime détester, je devrais passer par la case Télérama ;)
      Mais pour le moment, je suis plutôt Le Point. Donner des 4.5 ou des 5 à tour de bras et faire de la lèche à tous les films attendus par le public, c'est jouissif à mort :)

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  3. Enfin une comédie française potable dans l'année, enfin! On est quand même en octobre hein? Qui plus est par l'enfant terrible du cinéma français, celui qui dégomme du bourgeois à la pelle ou se prend pour un flic. Un vrai bonheur jouissif où un artiste fait du mime, où un crime peut avoir différentes versions probables, où Kiberlain se lâche réellement, un véritable bonheur de mise en scène qui cotoie à la fois le farfelu et le cartoon. On nous fait chier avec l'autre connerie de volcan, mais bon sang les médias faites de la pub pour Dupontel merde! Enfin un vrai artiste en France et qui ne pompe pas sur les américains! N'est-ce pas Luc?

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    1. Je n'ai pas vu toutes les comédies françaises de cette année, mais effectivement, attendre octobre pour avoir un film potable (beaucoup plus pour ce qui est de ce 9 Mois Ferme) dans ce domaine, c'est triste.

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    2. Moi non plus mais aucune n'était intéressante, là il y a au moins du culot et d'un désir de faire du cinéma et non de faire de la com (je fais encore référence à l'autre machin avec Dany Boon).

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    3. Je me méfie aussi des films qui ont trop de promo.

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    4. Moi aussi le problème c'est que tu le veuille ou non, tu vas en bouffer de la promo. Que ce soit au cinéma, sur le net, à la télé, dans la presse. Là c'est l'overdose Besson... J'adorerais que Gravity lui foute une branlée...

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    5. Je vais d'ailleurs tester les deux prochainement.

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  4. d'accord avec l'introduction de ta critique concernant le manque de folie et d'idées dans la comédie française, sinon pas vu ce dernier film de Dupontel

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    1. Je ne peux que te recommander ce 9 Mois Ferme. Une vraie belle surprise.

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  5. Superbe comédie, teintée de vraies émotions. Merci monsieur Dupontel ^^

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  6. Mais pourquoi veux-tu te taper le nouveau Besson? C'est une perte de temps, c'est du Scorsese bis.

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    1. Parce que je préfère juger en ayant vu le film que de me baser sur mes aprioris sur le cinéaste et son cinéma pour en parler.

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  7. Je ne me base pas sur des a-prioris, il suffit de voir la bande-annonce qui est nulle pour être gentil. Sans compter le passage de la supérette qui n'aura plus aucun sens en VF puisque joue sur la traduction. Et puis il faut aussi avoir ses priorités et là pour le coup je n'en veux pas. Je préfère me faire Snowpiercer le 31...

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    1. Une bande-annonce ne propose qu'un boulevard d'aprioris car il ne révèle pas les qualités réels du film et ne présente qu'un montage d'élément qui est susceptible d'attirer le spectateur en salle. Je ne dis pas que c'est mal d'avoir des aprioris, j'en ai moi même à l'encontre de Besson. Mais je préfère juger sur pièce, et tant pis si c'est nul, tant mieux si c'est sympa.

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    2. Perso rien que la bande-annonce me donne envie de vomir. Cela prouve aussi que Besson n'arrête jamais de pomper sur le voisin. Là c'est Scorsese mais Taken c'est un Justicier dans la ville; Leon allait vers The Killer et Orange Mécanique, Le cinquième élément c'est le Star Wars du pauvre... ça fait beaucoup je trouve et en plus sur plusieurs années, ce n'est pas comme si je prenais des exemples récents. Et après je lis sur Allociné que Besson fait l'industrie française du cinéma. Quelle tristesse....

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  8. Effectivement, une sympathique comédie qui se démarque gentiment de ses concurrents par des pitreries cartoonesques et un esprit rebelle de cour de récré assez rafraîchissant. Je n'ai pas regretté la découverte.
    Et j'irai voir Malavita, sans espérer grand chose...

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    1. J'ai été le voir hier, ce Malavita, et je trouve qu'il est pas aussi merdique que la presse nous le laisse penser. C'est pas du grand ciné, c'est du Besson, mais franchement, je dois avouer que j'ai pris un certain plaisir à le regarder.

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    2. Je vois que je n'ai rien raté... ;)

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  9. Totalement d'accord avec ta critique. Une pure folie génialement servie par une Sandrine Kiberlain en grande forme et un Nicolas Marié hilarant. J'ai adoré et j'en redemande !

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  10. Tellement dommage qu'une comédie pareille soit boudée par le public, quand tout le monde se précipite sur "les Bronzés 4" et compagnie...
    Et puis Dupontel qui s'offre Jan Kounen et Gaspar Noé en guests, c'est la gagne; le clique des cinéastes couillus trop "hardcores" pour le ciné français prout-prout bien pensant...

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    1. Il mérite effectivement tellement plus que l'indifférence des médias.

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