Réalisateur : Dennis Villeneuve
Genre : Drame, Thriller
Synopsis :
Au cours d'un repas de Thanksgiving, Anna Dover et Joy Birch, deux petites filles, disparaissent. Seul indice : un mystérieux camping-car, stationné à proximité de la maison au moment de leur disparition.
Jouissant d’une campagne publicitaire en béton armé, Prisoners n’aura aucun mal à rameuter les spectateurs dans les salles obscures - une salle d’ailleurs bien remplit lorsque je me suis aventuré à le découvrir ce jeudi. S'inscrivant dans la lignée de The Pledge, Mystic River ou Insomnia, ce nouveau thriller dramatique produit par les studios Warner inspire, de prime abord, une certaine crainte. Effectivement, le sujet sur lequel navigue ce drame noir repose sur des thèmes racoleurs, facilement malléable pour tirer le meilleur parti des glandes lacrymales des spectateurs. Pédophilie, religion et loi du talion, en résumé, tout ce qu’aime voir les spectateurs, a fortiori de nationalité américaine. Mais le réalisateur Dennis Villeneuve évite de dépeindre la situation de crise initiale (le kidnapping de deux jeunes filles) de façon manichéenne et simpliste. La durée du métrage, avoisinant les deux heures et demie, témoigne d'emblée des ambitions du réalisateur, qui décide ici de prendre à bras le corps son récit et de ne pas se compromettre dans la facilité. Le film interroge alors sans cesse les positions des familles, de ces pères et mères qui sombre dans une folie vengeresse, ou au contraire, dans l’ignorance, la résignation et le chagrin. La place de la religion, très importante, éclaire davantage encore les contradictions éthiques et morales contenues dans cette société où la violence, la bonté et la repentance brouille et emprisonne l’esprit (Keller) et le corps (Alex) des Hommes. C’est dans cette authenticité et cette densité émotionnelle que le tableau dressé par Villeneuve et son scénariste en devient exemplaire, ponctué par des moments de tensions et de doutes terribles. Le brillant casting est d'ailleurs un formidable levier à la réussite de cette entreprise, Hugh Jackman et Jake Gyllenhaal entraînant dans leur sillon un convoi de performances plus (Terrence Howard, Paul Dano) ou moins (le jeu toujours aussi intense de Melissa Leo et Viola Davis) inattendues. C’est donc sans aucune difficulté que le cinéaste canadien parvient à maintenir l’attention du spectateur jusqu’à un dernier acte moins aboutit sur le fond, mais qui a l’intelligence de se refermer avant que naisse l’incontournable happy-end. (4.5/5)
Prisoners (Etats-Unis, 2013). Durée : 2h33. Réalisation : Dennis Villeneuve. Scénario : Aaron Guzikowski. Image : Roger Deakins. Montage : Joel Cox, Gary Roach. Musique : Johan Jóhannsson. Distribution : Hugh Jackman (Keller Dover), Jake Gyllenhaal (l'inspecteur Loki), Terrence Howard (Franklin Birch), Viola Davis (Nancy Birch), Maria Bello (Grace Dover), Paul Dano (Alex Jones), Melissa Leo (Holly Jones).
Excellent thriller en effet... Un niveau qu'on avait pas vu depuis longtemps... 3/4
RépondreSupprimerTout à fait d'accord.
SupprimerIl a assez facilement retenu mon attention, et les bonnes critiques qui pleuvent autour de lui sont rassurantes. Il ne manque plus que le créneau pour aller le voir (la semaine prochaine, sans doute).
RépondreSupprimerAh, le créneau, une problématique qui touche tous le monde, et en particulier les automobilistes...
SupprimerPas vu un thriller aussi tendu depuis au moins Zodiac. Un sujet prenant et qui parle à tout le monde, une intrigue à rebondissements multiples qui n'a pas été dévoilé dans la bande-annonce, une poursuite tortureuse qui rappelle celle de La nuit nous appartient, deux acteurs principaux irréprochables pour des personnages moins irréprochables qu'on le croit. Dans mon top 3 pour l'instant mais bientôt il va y avoir l'évènement Gravity.
RépondreSupprimerGravity possède déjà énormément d'excellente critiques à son actif. J'espère ne pas être déçu.
SupprimerMoi non plus et surtout par la fameuse 3D (pour le coup je veux vraiment y aller pour ce format).
SupprimerKinépolis le passera sans aucun doute en 3D. J'sai pas par contre si l'UGC dans lequel je vais le projettera dans ce format. Mais quoi qu'il en soit, 3D ou pas, j'irais le voir.
SupprimerChez moi c'est sûr mais tout dépend à quelle heure. Parfois ils ne le diffusent pas en 3D sur toutes les séances. Disons que la 3D est l'un des principaux attraits du film et même s'il a été converti, Cuaron l'a largement travaillé durant les quatre ans de gestation.
SupprimerC'est sûr qu'une découverte en 3D s'impose pour ce film.
SupprimerBon ben encore un film qui m'a l'air très bien mais que je vais sans doute louper (faute de place mon agenda et de bousculade de sorties trrrès attendues dans les prochaines semaines). Ce WE je lui ai préféré le Woody Allen, peut-être aussi noir mais sans doute moins fatiguant.
RépondreSupprimerC'est le gros problème des programmations au ciné. Il y a beaucoup trop de sortie par semaine, et cela devient de plus en plus délicat de faire un choix.
SupprimerIl faut se résoudre à faire certains choix et à passer à côté de très bonnes choses. C'est d'autant plus rageant quand on se paie un mauvais film alors qu'on aurait pu découvrir une pépite à la place (ce qui n'es pas la cas du Allen ceci dit, c'est un de ses meilleurs).
RépondreSupprimerBlue Jasmine a très bonne presse, ce qui arrive pas très souvent à Woody Allen ces derniers temps. Cela dit, j'avais beaucoup aimé son Minuit À Paris.
Supprimerj'avais lu une critique très positive chez borat. Je vois que tu ne taris pas d'éloges non plus
RépondreSupprimerJe ne peux qu'ajouter ma voix au chapitre pour te recommander ce film.
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