22 octobre 2013

Film : Mud - Sur Les Rives Du Mississippi

Mud - Sur Les Rives Du Mississippi (2013)

Réalisateur : Jeff Nichols
Genre : Drame

Synopsis :

Ellis et Neckbone, deux jeunes garçons, rencontrent Mud, un homme mystérieux qui a échoué sur une île au milieu du Mississippi.



Confortablement installé au coin du feu, sa pipe ancrée dans le creux de sa bouche, le réalisateur Jeff Nichols entame la lecture de son nouveau conte. À la découverte de Mud - Sur Les Rives Du Mississippi, le spectateur ouvre les portes d’une histoire fragile et authentique. Quoi de mieux d’ailleurs que le bord du Mississippi pour développer ce nouvel imaginaire, cette région des rêves perdues, emprunte de mysticisme et source de vision fantastique est, de toute évidence, l’endroit parfait pour mûrir une histoire comme celle-là. C’est dans donc ce cadre terriblement cinégénique que naissent le jeune Ellis et son ami, Neckbone. L’un voit son idéal familial se dissoudre avec l’arrivée menaçante du divorce de ses parents, l’autre vie chez un oncle scaphandrier qui ne fait pas montre d’une grande sensibilité. Au hasard de leurs excursions dans les humides et épais bayous embrassant les sinueuses courbes du fleuve, les deux amis rencontrent Mud, un mystérieux naufragé. Baroudeur en chemisette, rustre mais néanmoins attachant, il voit en ces mômes l'opportunité de prendre contact avec sa promise, Juniper, qu’il a libéré du joug d’un amant violent. Mais il se dessine aussi, pour les enfants, l’illusion de voir enfin l’amour et le bien triompher dans l’espoir peut-être de trouver une solution à leur quotidien. S’il se met en place, pendant la première heure, une rêverie familliariste porté par un Tye Sheridan confondant de naturel, il ne faut pas oublier que Jeff Nichols appartient à cette dynastie de cinéastes faussement naïfs. La réalité des Hommes se révèle alors loin d’être aussi simple et binaire que la manière dont les enfants l’appréhendent. Le réalisateur aborde ainsi les thèmes qui ont vu naître une poignée d’oeuvres désormais incontournables (Stand By Me et E.T. pour ne citer que les plus célèbres), réaffirmant par la même son appartenance au cinéma de Steven Spielberg en partageant cette vision d’une union familiale précaire et cette soif inaltérable de croire au bonheur. Cette faculté à faire sien des problématiques déjà explorés auparavant rend ce Mud si singulier et si familier à nos yeux, porté en cela par cet amour délicat pour la nature sauvage de la société et de la faune de l'Amérique profonde. Un joli petit film. (4/5)


Mud (États-Unis, 2013). Durée : 2h10. Réalisation : Jeff Nichols. Scénario : Jeff Nichols. Image : Adam Stone. Montage : Julie Monroe. Musique : David Wingo. Distribution : Tye Sheridan (Ellis), Matthew McConaughey (Mud), Jacob Lofland (Neckbone), Reese Witherspoon (Juniper), Ray McKinnon (Senior), Sarah Paulson (Mary Lee), Sam Shepard (Tom Blakenship), Joe Don Baker (King), Michael Shannon (Galen).

6 commentaires:

  1. Très bon film mais un peu surestimé (en général), le côté malickien pas assez approfondie et finalement trop classicique. Mais très bon de toute façon... 3/4

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    1. Je trouve Take Shelter plus enivrant personnellement. Mais comme tu le dis, c'est tout de même très bon.

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  2. Superbe film, une de mes coups de cœur de cette année. En effet l'environnement du Mississipi est parfait pour ce genre d'histoire, d'autant plus que je suis persuadé que Mud est envisagé comme une figure spectrale. Faudrait que je revois le film pour ça, mais ce serait passionnant d'étudier les entrées et sorties en scène du personnage et sa confrontation physique avec les autres protagonistes.

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    1. Tu as raison, Mud peut-être vu comme une figure spectrale ou comme le petit cricket qui parle à notre oreille.

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  3. Enfin un commentaire qui place davantage Nichols dans le sillage Spielbergien que dans le giron mystique de Malick. J'applaudis. J'ai tellement aimé ce film lumineux (à l'inverse de son prédécesseur) que je lui aurais sans doute donné la note max.

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    1. Je me demande d'ailleurs ou est-ce qu'on peut trouver du Malick chez Jeff Nichols ! Maintenant, on ne peut plus faire des plans sur la nature sans être comparé, voir même associé, au nom de Malick.

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