24 septembre 2013

Bande Originale : Pain & Gain

Compositeur : Steve Jablonsky
Varese Sarabande/2013/66:11

Après The Island et son travail sur la trilogie Transformers, le compositeur Steve Jablonsky retrouve le réalisateur Michael Bay sur la comédie policière Pain & Gain.

Comme certains l'ont déjà peut-être remarqué, Steve Jablonsky fait parti des rares compositeurs que j'exècre, le plaçant ainsi sur ma liste noire devant le piano de Richard Clayderman et la prise d’otage quotidienne organisée par Sophia Aram sur France 2. En cause : sa paresse artistique, couplée à une écriture sans âme, en font l'ambulance parfaite sur laquelle vider son chargeur.

Mais, quoi que nous en disent Mac Lesggy, Fred, Jamy, et leurs homologues au menton bien pendu, le miracle existe bel et bien sur cette terre. Pain & Gain fait donc figure d’erreur de la nature dans la discographie du compositeur, se situant à cent lieux de la partition anachronique blindée de drones offert pas plus tard qu’en janvier dernier avec Gangster Squad. Steve Jablonsky semble peut-être enfin accepter la nature de son orientation musicale. Exit donc ses habituels crescendos artificiels mâtinés de lyrisme synthético-orchestral. Tout repose ici sur la guitare électrique ainsi que sur un large panel de samples techno-pop, une recette 100% numérique qu’il prend cette fois le parti de mélanger au shaker, et non plus au sanibroyeur de chez Remote Control. Forcé de constater que cette technique permet au cocktail final de tenir la distance avec ses modèles. Tour à tour, Atticus Ross, Trent Reznor, Harry-Gregson Williams, et Cliff Martinez viennent toquer à la porte de nos conduits auditif lors de la découverte de cet album, preuve des qualités de cette production. De plus, le compositeur saisit parfaitement les nuances présentes dans le parcours du "Sun Gym Gang", accommodant la noirceur des événements (Sacred Trust, CIA) à une puissante mélancolie (I’m Big, Run Him Over, DuBois), ponctuée ici et là par de lumineuses ballades (Sun Gym, 14 Minutes). Steve Jablonsky semble donc avoir enfin trouvé en Pain & Gain le projet idéal pour laisser son style s’épanouir et l'inspiration diriger ses mains sur la table de mixage, livrant enfin un travail cohérent à même de porter l'ambiance construit par le réalisateur. Une surprise qui n’empêche pas d'extraire de cette proposition une petite poignée de titres musicalement sans intérêt (I Got Saved, I Work Hard, Sometimes You Gotta Run). (4/5)

Tracklist

01. I’m Big (2:18)
02. Sun Gym (2:01)
03. Definitely Guys (1:57)
04. I’m A Doer (2:24)
05. I Got Saved (1:18)
06. Wrong Car (1:16)
07. Taser (1:36)
08. Cologne (2:18)
09. I’m Gonna Tell Jesus (4:02)
10. Buckle Up (2:06)
11. Run Him Over (3:26)
12. Catching Bad Guys (1:30)
13. I Work Hard (3:45)
14. Get A Pump (1:35)
15. Sometimes You Gotta Run (1:22)
16. Difficult Victim (0:58)
17. 14 Minutes (2:49)
18. I Believe In Fitness (2:24)
19. Supermen (3:32)
20. So Buff (3:05)
21. Sacred Trust (3:30)
22. Du Bois (3:24)
23. CIA (1:43)
24. My Shit Stopped Workin’ (3:59)
25. Toe (2:00)
26. Doyle (5:31)


6 commentaires:

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    1. Une bonne bande-son de Jablonsky, c'est suffisamment rare pour être souligné.

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  2. Si tu mets 4/5 c'est que ça doit vraiment être très bon :-D. Je m'en vais l'écouter, tiens.

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    1. Ça ma beaucoup plus, c'est vrai, alors que je n'aime pas du tout ce que fait Jablonsky d'habitude.

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  3. Wow je ne te savais pas si assassin à propos du père Jablonsky! Je le mettrais dans mes plaisirs coupables, car entre Transformers, Desperate Housewives et Gears of War, il faut dire que j'ai pas mal aimé son boulot ces dernières années...hormis sur les remakes de films d'horreur, ca je l'avoue c'est affreux.
    S'orienter vers l'éléctro sans fioriture orchestrale marche au poil, tout en collant à l'identité visuelle azimutée du métrage.(pour ma part I Got Saved me met la pêche)!
    Enfin c'est sympa de citer Ross et Reznor, mais en terme de travail mélodique et recherche sonore, le bougre est encore loin du duo. :D

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    1. De toute manière, Steve Jablonsky est loin de tout ;)
      Je t'avouerais que je comprend pas trop ceux qui aime son style. Cela reste un mystère pour moi. On peut interchanger ses compositions sans problème, même celle de Gangster Squad.

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