17 septembre 2013

Film : Speed Racer

Speed Racer (2008)

Réalisateur : Andy Wachowski & Lana Wachowski
Genre : Aventure, Comédie

Synopsis :

Speed Racer, jeune pilote talentueux courant sous le nom de son paternel, est approché par un industriel patibulaire souhaitant le faire signer dans son écurie.



Découvert lors de sa sortie en vidéo, Speed Racer n’avait pas sû imprimer sa marque dans mon jeune esprit d’adolescent. Il y a maintenant quelques semaines, un de mes homologues blogueurs (Borat, pour ne pas le citer) m’a conseillé de découvrir une série de vidéo élaborée par Mad Movies, intitulée L’Heure des Révisions. Mon attention s’est alors porté sur le module concernant Speed Racer, dans lequel un des journalistes oeuvrant au sein du magazine avouait avoir révisé son point de vue sur ce film qu’il avait pourtant autrefois détesté. Des arguments suffisant pour laisser une seconde chance à la bonbonnière offert par le duo Andy et Lana Wachowski. Quelle fut pas alors ma surprise de découvrir un tout nouveau film, à milles lieux des misérables souvenirs qui s’accrochaient lamentablement aux parois de mon cerveau. Tout ce qui rendait cette production parfaitement lourdingue et honteusement criarde par le passé, deviennent maintenant ses atouts charme. Le carnaval de couleur arboré par le film, son scénario un peu guimauve, tout cela ne représente désormais plus un obstacle mais, au contraire, constitue un solide marche pied à une aventure peut-être au peu lente au démarrage, mais qui s'envole très vite vers les sommets une fois que les cinéastes ont décidé de foncer, pied au planché, dans leurs délires. On retrouve, à l’arrière plan de cette touchante solidarité familiale et de ces courses où se croise l'univers du manga, du jeu-vidéo et de l'animation occidentale (Les Fous Du Volant), la vision de deux cinéaste obsédés par la liberté, hanté par la figure du martyr et du transformiste (porté ici par le mystérieux Racer X), animé par ce combat contre la soumission à toute forme de dictat. Derrière ce coté un peu niais que bon nombre de spectateur ont retenu, se cache finalement une véritable sensibilité d’auteur qui est très loin d’être aussi manichéenne qu’on semble bien l’affirmer. Enfin, il y a dans ce Speed Racer une constante recherche de fluidité et de vitesse, qui donne des frissons. Ce sentiment, rare au cinéma, est rendu possible d’une part aux multiples transitions graphiques et le brillant travail de montage opéré par Roger Barton et Zach Staenberg, d’autre part à la puissance contenue dans la généreuse partition de Michael Giacchino. Une redécouverte totale qui fut donc une véritable révélation au point de peut-être le considérer comme le chef-d’oeuvre caché de la fratrie Wachowski. (4.5/5)


Speed Racer (États-Unis, 2008). Durée : 2h07. Réalisation : Andy Wachowski, Lana Wachowski. ScénarioAndy Wachowski, Lana Wachowski. Image : David Tattersall. Montage : Roger Barton, Zach Staenberg. Musique : Michael Giacchino. Distribution : Emile Hirsch (Speed Racer), John Goodman (Pops Racer), Susan Sarandon (Maman Racer), Christina Ricci (Trixie), Paulie Litt (Sprittle Racer), Matthew Fox (Racer X), Rain (Taejo Togokahn), Roger Allam (M. Royalton).

24 commentaires:

  1. Perso je l'avais revu il y a quelques mois et c'était toujours aussi niais et illisible. ça m'a sévérement piqué des yeux. Après le film reste attachant dans le fait que ce n'est pas une purge et qu'il aborde le thème du frère. Mais en dehors de cela. Par contre, je vais me raviser sur Miami vice que j'ai revu hier... Oui je sais tu vas me taper! :D

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oulà oui ! Ça mérite vraiment une fessé ça ;)
      On change tous d'avis à un moment ou un autre. Pour Speed Racer, ça été vraiment une révélation pour moi alors que j'étais totalement passé à coté quand je l'avais découvert. Je l'ai d'ailleurs regardé avec mon frère, et il a aussi beaucoup aimé.
      Mai au moins, on est d'accord sur le fait qu'il n'est pas aussi nul que les critiques presses le laissait penser.

      Supprimer
    2. Au moins c'est un blockbuster qui avait une certaine ambition mais j'ai trouvé les nombreux gags trop gamins et parfois ça piquait sévèrement des yeux. J'avais d'ailleurs trouvé la presse assez sévère déjà à l'époque surtout que j'avais vu bien pire avec Phénomènes ou Narnia 2 le même été.
      Pour Miami vice, oui je l'ai vu hier sur D8, alors oui je ne suis toujours pas fan, le film est beaucoup trop loin de l'ambiance de la série, Foxx est toujours aussi sous-exploité (c'est le coéquipier rien de plus), mais je l'ai trouvé meilleur. Tant dans le côté polar d'infiltration que dans la romance moins aseptisée que je ne m'en souvenais et j'aime bien l'ambiance musicale notamment Auto rock de Mogwai dont je ne me souvenais plus de l'utilisation. Par contre, comme à l'époque, je trouve la mise en scène plutôt bonne notamment dans les fusillades. Par ailleurs, j'ai vu La forteresse noire de Michael Mann et j'en parlerais dans quelques jours.

      Supprimer
    3. C'est vrai que le visuel de Speed Racer, c'est effectivement très space, on accroche ou pas.

      Pour ce qui est de Miami Vice, la romance est bien moins "plate" qu'elle en à l'air, c'est vrai, et je l'ai compris aussi que quand je l'ai revu il y a deux ou trois ans. L'éveil et la maturité permet parfois de mieux appréhender certains films. On croit parfois, même (et surtout) à 18 ans, que l'on a tout compris et que l'on changera jamais d'avis, mais c'est faux.

      J'avais vu qu'il passait La Forteresse Noire la semaine dernière sur les chaines ciné mais, une fois encore, j'ai raté le coche.

      Supprimer
  2. J'avais revu au moins la course-poursuite finale et je dois dire que l'accumulation de plans qui plus est ultra-coloré m'ont vraiment fait mal aux yeux.
    La preuve tu l'as encore vu récemment chez moi avec les Bad Boys. Autant dire que parfois cela fait tout drôle de voir un gros navet d'un film qu'on a adoré plus jeune. J'avais vu aussi cela avec Space jam que j'adorais mais que je ne considère plus que comme un petit nanar désormais. Je l'avais aussi constaté avec certains Disney. C'est comme tout, nos goûts changent avec le temps passant du positif au négatif et vice versa. Là pour le coup j'ai passé un bon moment.
    Oui il est passé vendredi dernier et là je suis en train de taper la critique et je vais probablement retaper celle de Miami Vice en la re-publiant.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Nous sommes parfaitement d'accord, et autant te dire que j'attends ces deux billets (surtout celui de Miami Vice) avec beaucoup impatience :)

      Supprimer
    2. En tous cas, cela me paraît légitime. Je prévois d'ailleurs de laisser l'ancienne chronique et de rajouter en bas mon nouvel avis avec la mention "la révision de Borat".

      Supprimer
    3. Un label qui sonne bien en tout cas.

      Supprimer
    4. En sachant que ce n'est pas la première fois que j'ai réécrit une de mes chroniques (je l'ai encore fait récemment avec Armageddon), mais je n'ai jamais republié une chronique en dehors d'une double-critique. Mais là le changement est quand même assez radical. Je parlais quand même d'une purge il y a une semaine!lol

      Supprimer
    5. C'est vrai que c'est un retournement de situation assez inattendu de ta part.

      Supprimer
    6. En tous cas, je suis en train d'écrire "la révision" et elle sera publiée après ma critique de La forteresse noire.

      Supprimer
    7. Je serais là pour la découvrir :)

      Supprimer
  3. Voilà un film qui mériterait que je me penche sur son cas...les avis glanés ça et là lors de sa sortie m'avaient incité à l'éviter, mais ton sympathique et très intéressant billet me laissent penser qu'il mérite mieux que le sort qui fut le sien.
    Merci !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Encore un film parfaitement taillé pour ton blog, effectivement. À voir deux fois pour se convaincre des grandes qualités que possède ce Speed Racer.

      Supprimer
  4. Pas vu mais ce changement de cap correspond bien à l'avis d'un de mes lecteurs fidèles qui avait beaucoup aimé (vent debout contre les basses critiques superficielles). Ton avis le rejoint donc maintenant et m'incite à voir ce mal-aimé de la filmo Wachowski sous un autre favorable.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'attends vraiment ton point de vue éclairé sur ce film, ton blog est, pour ainsi dire, ma boussole en ce qui concerne l'analyse des films. J'espère donc qu'il fera l'objet d'une chronique, chez toi, le moment venu :)

      Supprimer
    2. C'est trop d'honneur ! merci beaucoup :)

      Supprimer
  5. "Speed Racer" était probablement trop bizarre, trop "space" ou trop génial pour le public mainstream. Pourtant c'est un film hautement appréciable, pour peu qu'on se souvienne 'et qu'on accepte) que c'est la transposition d'un animé des années 60 sur grand écran, optant pour une surenchère visuelle à base de fonds verts et de visuels psychédéliques...

    Et en plus sans 3D!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il a repris à son compte les codes de l'anim japonais en le mélangeant au kitsch des années 60-70 (le film Grand Prix de Frankenheimer par exemple). On ne peut pas lui reprocher ça. Après, ça passe ou pas, mais comme tu le dis, il était peut-être pas fait pour être apprécié par un grand public.

      C'est d'ailleurs curieux que tu parles de 3D parce que je me suis dit plus d'une fois, devant certains plans, que Speed Racer était fait pour la 3D. Les Wachowski sont peut-être de véritables visionnaires en fin de compte.

      Supprimer
  6. Bon... bah... faut que je le revoie une deuxième fois alors ? Promis j'essaierai si j'ai l'occasion ! :D

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En tout cas, pour moi, la seconde vision a été très productive.

      Supprimer
  7. une production multicolorée qui part dans tous les sens jusqu'à l'overdose voire même la lobotomie générale. Rien d'autre qu'un navet ultra prétentieux pour ma part

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Avis que je respecte même si je ne suis pas du tout d'accord.

      Supprimer