11 juin 2013

Film : Couvre-Feu

Couvre-Feu (1998)

Réalisateur : Edward Zwick
Genre : Thriller

Synopsis :

L'agent du FBI Anthony Hubbard enquête sur des attentats commis sur le sol New-Yorkais alors que les instances politiques songent à instaurer la loi martiale afin de simplifier l'arrestation des terroristes.


Curieuse sensation que de revoir aujourd’hui l’un des films les moins appréciés d’Edward Zwick. Couvre-Feu (The Siege en anglais), fiction retraçant les attentats perpétrés par un groupe terroriste islamiste au cœur de New-York, nous rappelle les heures sombres dans lesquelles le monde était plongé au début du XXI siècle. Alors que l’on avait accusé le film de répandre une vision raciste de la communauté arabo-musulmane (que l’on jugerait davantage comme réductrice dans ce cas précis), on reconnait aujourd'hui avec le recul que le réalisateur, également co-scénariste, avait su anticiper le déchaînement de violence qui allait se produire. D’un coté des extrémistes islamistes invisibles plongeant toute la communauté musulmane dans l’horreur de la suspicion, de l’autre des politiciens sécuritaristes octroyant les pleins pouvoirs à un général prêt à tous les sacrifices pour exterminer la menace terroriste. On se souvient alors de la peur qui guidait la nation américaine et les issues tragiques des politiques militaires mené par le pays. Edward Zwick fait donc preuve d’une certaine clairvoyance et est parvenu à saisir l’essence même de la crise moyenne-orientale en évoquant brièvement l’histoire complexe et commune unissant l’Iran aux États-Unis. Ceci étant, la façon d’aborder le face à face entre l’agent du FBI et le général se révèle excessivement simpliste et hollywoodienne (la bonne conscience citoyenne vs. la tyrannie sans émotion) à l’image d’ailleurs de certaines scènes - dont un final qui déploie les violons de la démocratie et de la réunification - et du portrait réservé à la communauté musulmane. Quant aux acteurs, sans être extraordinaires, ils demeurent convaincants (à l’exception d’un Bruce Willis sans aspérité) et l’ensemble est suffisamment bien tenu pour tenir en haleine le spectateur. Couvre-Feu n’est certainement pas un chef d’oeuvre mais il est loin du mauvais blockbuster vendu par une partie de la presse de l’époque. (3/5)

 En Bref
  • Les + : Un casting convaincant à défaut d'être extraordinaire, un rythme plutôt bien géré, la clairvoyance avec lequel le réalisateur dépeint l'escalade de la violence et cette volonté d'éclaircir l'histoire commune de l'Iran et des États-Unis.
  • Les - : Un Bruce Willis et un Sami Bouajila sans aspérité, l'affrontement idéologique trop simple entre l'agent du FBI et le général et le manque de discernement dans la peinture de la communauté musulmane américaine.

6 commentaires:

  1. Ca fait très longtemps que je l'ai vu mais je me souviens l'avoir apprécié malgré quelques défauts (mais je ne sais plus lesquels). J'aimerais bien le revoir en fait.

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    1. N'hésite pas à le revoir histoire de rafraichir ta mémoire. Je trouve ce film plutôt intéressant même si ce n'est pas un chef d'oeuvre.

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  2. Je te rejoins sur ta critique.

    Un film qui n'est pas trop mal et qui s'avère assez clairvoyant quand on le regarde maintenant (cf:11/09) mais la fin de l'histoire n'est pas à la hauteur, ce qui est dommage quand on a d'aussi bon acteurs a porté de main.

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    1. Oui, la fin est nul et Bruce Willis n'est pas sensationnel non plus.

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  3. Le scénario a un petit aspect d'observation et regard sur sa propre société sans forcément être une très grande anticipation historique. C'est marrant de voir que de tels hommes retranscrivent parfois leurs craintes dans leur(s) regards de leur société ...

    Pourrait-on le comparer pour autant à George Orwell et son 1984 ? (Dans l'idée d'anticipation/observation?)

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    1. Je ne sais pas, George Orwell prend ces racines dans la science-fiction ce qui n'est pas le cas de Zwick mais comme tu le soulignes très justement, ils observent l'évolution de leurs sociétés pour essayer d'en dessiner les conséquences.

      J'aurais en tout cas jamais pensé à rapprocher ces deux auteurs

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