Réalisateur : Steven Spielberg
Genre : Drame
Synopsis :
À Cracovie, pendant la Seconde Guerre Mondiale. Oskar Schindler, un riche industriel allemand, prend progressivement fait et cause pour les juifs polonais qu'il fait travaillé dans son usine.
Le nombre de long métrage ayant traités les grands évènements de la Seconde Guerre Mondiale est relativement conséquent mais assez peu ont abordé de front le génocide juif. Si l’on retenait jusqu’à lors essentiellement la superbe mini-série américaine Holocauste, le réalisateur Steven Spielberg livre au début des années 90 une nouvelle pierre à cet édifice, non sans s’attirer les foudres de penseurs qui jugent la forme "fiction" inadéquate pour représenter l'Holocauste. La Liste De Schindler donnera d'ailleurs lieu à quelques polémiques autour des partis pris du cinéaste qui sont, pour ainsi dire, indissociable du procédé filmique classique - les détracteurs justifieront par ailleurs leur point de vue en s'appuyant sur la fameuse scène de la douche. Mais c’est oublier la volonté profonde d’un cinéaste qui entame la production de cette fresque non pas par volonté d’être reconnu comme un metteur en scène "adulte" et "sérieux" mais par désir de s'approcher au plus près de son passé, de celui de ses parents et de faire ressentir aux spectateurs des émotions que la forme documentaire semble incapable de faire partager. La Liste De Schindler devient une des œuvres les plus importantes du cinéma hollywoodien en parvenant à offrir un regard humain sur cette sombre page de notre Histoire. Sous l’oeil d'un réalisateur qui sacrifie rien aux atrocités commis à cette époque, les polonais juifs recouvrent leur humanité, leurs identités, leurs noms, parachevant le portrait d'un homme terriblement imparfait mais qui a accomplit ce qu’aucun homme n'aurait oser faire. Liam Neeson apporte par ailleurs à Oskar Schindler une présence tout particulière qui lui permet de marquer durablement les esprits au même titre que Ben Kingsley, poignant dans son rôle du comptable Itzhak Stern, et Ralph Fiennes, incarnant à la perfection l'effroyable officier SS Amon Göth. "Qui sauve une vie sauve l’humanité toute entière". Une citation qui résume la portée de cet immense film, rendant ainsi hommage à ce résidu d’humanité qui subsistait dans l’âme et le cœur de cet illustre résistant à la barbarie nazi. (5/5)
En Bref
- Les + : Les performances de Liam Neeson, Ben Kingsley et Ralph Fiennes, une réalisation au plus près des évènements, la photographie sublime signée de Janusz Kaminski, la superbe partition de John Williams, cette volonté de redonner une dignité aux survivants de l'Holocauste et un portrait complet d'Oskar Schindler.
- Les - : Rien
Toujours pas vu, mais j'en ai entendu que du bien
RépondreSupprimerA voir absolument mon Fredo, surtout que ce n'est pas comme s'il n'était pas facilement disponible.
SupprimerEt surtout que le Bluray vaut franchement le détour comme tu peux le constater avec ces deux captures.
SupprimerSauf que Fred n'a pas de lecteur il me semble.
SupprimerAh mince !
SupprimerNico, même si les subtilités et débats cinématographiques dont tu fais état échappent à l'ignorante que je demeure en la matière, je suis en accord total avec toi. De Spielberg, ce film reste à ce jour mon indétrônable ! Au-delà du film historique (qui expose pourtant avec brio toutes les perfidies de cette tragédie qu'est l'Holocauste), il souligne toutes les facéties et délicatesses des états d'âme d'un homme. L'homme du Parti, défiant ses propres craintes et obligations devient au fil des images un Homme parmi d'autres hommes qu'il est un des rares courageux à regarder comme ses pairs... Un récit qu'on ne peut se lasser de voir et revoir, un film poignant capable de soulever des hauts le cœur tout autant que de chaleureuses vagues d'enthousiasme. Un personnage qui m'a particulièrement émue, c'est cette petite fille en capuchon rouge, la guerre a fait son œuvre et les longues dents du loup auront eu raison d'elle. Spielberg, pourtant papa d'E.T. nous démontre l'étendue de tout son talent et nous prouve que la vie, en temps de guerre qui plus est, n'est pas forcément un conte. Pour faire bref, à ceux qui ne l'ont pas vu, précipitez-vous, c'est un film émotionnel qui porte à réfléchir... Schindler est l'exemple célèbre d'un allemand qui se redécouvre comme un être humain mais surtout qui a agit en toutes connaissances de cause, mais combien sont-ils ceux dans l'ombre à avoir pris les mêmes risques ? devant ceux là, je m'incline.
RépondreSupprimerMerci Flo d'avoir laissé tes impressions sur ce film :)
SupprimerJe constate que je ne suis pas le seul à me poser la question concernant le nombre d'allemands (qu'ils soient industriels ou de simples citoyens) qui ont voulu résister à la barbarie nazie. Je pense que c'est encore aujourd'hui difficilement évaluable - certains doivent être mort, d'autres veulent peut-être aussi resté dans l'anonymat - mais je pense qu'il y en a eu qui ont tenté de ralentir le massacre.
Pour ce qui est des polémiques mentionnées dont j'ai eu conaissance durant les cours sur l'histoire et le cinéma, tu peux regarder sur la pages Wikipédia qui en fait un bref résumé.
J'irai jeter un œil du côté de Wikipédia, et sache que je me tiens à disposition pour d'autres investigations !! ;)
SupprimerQue vous évoquiez les différentes scènes de ce film me donne très clairement envie de le revoir ! Fait très longtps que je l'ai visionné, les horreurs me sont restées mais pas forcément toutes les histoires dans l'Histoire.
En attendant, comme on dit par chez moi, les bananes sont cuites !! (je m'expliquerai...:D)
En tout cas, malgré les années qui te sépare de ta dernière vision, tu as encore de très bons souvenirs de ce film.
SupprimerCool pour les bananes, j'espère qu'elles étaient bonnes :)
Tout le mérite ne me revient pas :D !! Ce film s'inscrit dans la colonne des "inoubliables", alors même si le tps érode certains souvenirs, le ressenti quant à lui persiste ! Et pour les bananes, je peux éventuellement te suggérer d'en juger un jour par toi même ;) !!!!
SupprimerJe retiens l'offre pour les bananes :)
SupprimerSi mon préféré de Spielberg est le soldat Ryan, objectivement Schindler est son meilleur métrage. Un film qui ne cesse de faire mal au ventre à chaque minute que le récit s'envenime. Toutes les séquences avec Ralph Fiennes glacent le sang. Un monstre inhumain qui dégomme du juif le matin au p'tit dej. La pire séquence avec lui est peut être cette scène où une chef de chantier juive lui dit que cela ne marche pas, il ordonne qu'elle se fasse tuer et une fois morte dire de faire ce qu'elle vient de dire. Je crois que l'acteur n'atteindra jamais un tel niveau par la suite. Idem pour Liam Neeson aussi. Un film nécessaire.
RépondreSupprimerRalph Fiennes est magnifique et il arrive parfois à créer une étincelle d'humanité - quand il parle d'emmener sa bonne juive à Vienne ou de la tuer d'une balle pour lui éviter les souffrances d'un emprisonnement dans le camp d’Auschwitz - alors que son personnage reste une pourriture de la pire espèce. La scène avec l'architecte juive que tu cites m'a aussi marqué.
SupprimerEt encore il n'hésite pas à la tabasser dans la cave. Après, Spielberg n'hésite pas à remettre en cause les agissements de son personnage principal. Il lui faudra voir l'horreur en pleine gueule pour agir. Bien trop tard selon son propre avis.
SupprimerLe fait de ne pas avoir oublié de montrer les motivations économiques premiéres de Schindler et ses relations avec le parti nazi font effectivement parti des grandes qualités de ce film.
SupprimerCela évite justement tout le manichéisme que pourrait engendrer ce genre de film à Hollywood. Le gentil industriel qui sauve tout le monde. Sauf que Spielberg a décidé de montrer le plus de réel dans une histoire incroyable mais vraie.
SupprimerJe suis tout à fait d'accord. Certains projets de cette envergure devraient en prendre de la graine (genre le film sur Steve Jobs).
SupprimerM'a l'air bien lisse d'ailleurs le film sur Jobs. C'est trop lisse pour y croire suffisament et j'ai l'impression qu'il y a un peu trop d'éloges. Nobody is perfect. C'est ce qu'on avait pu voir dans le biopic sur Ray Charles. On le voyait dans ses troubles, cocaïné, baisant avec tout et n'importe quoi en dehors de sa femme... Loin d'être un enfant de choeur! Les meilleurs biopics sont de toutes manières ceux qui vont au plus profond de la personnalité concernée. Bon sinon tu as toujours le puzzle improbable de La môme. ;)
SupprimerPas vu La Môme mais je rejoins ton point de vue sur le film Jobs, qui n'a pas l'air très objectif. Comme tu le dis, un bon biopic c'est un biopic qui évoque aussi les mauvais cotés des personnages.
SupprimerBah disons que Mr Dahan prend tellement des gants qu'il donne lieu à un puzzle qui part dans tous les sens. D'un côté elle s'effondre, puis on revient à sa jeunesse pour repasser à la mort de Cerdan. Franchement quand on me dit que c'est un bon film je dis non. Si la première fois cela passait, la seconde fut une vraie torture.
SupprimerBon ba j'suis pas prêt de le découvrir, déjà que cela ne me tentais pas des masses.
SupprimerComme je te comprends. Pourtant j'y suis allé de bon coeur à l'époque mais franchement pour l'avoir revu en DVD, je me suis non seulement ennuyé mais en plus je me suis posé la question sur ce que fumait le monteur pour faire un tel bordel.
Supprimerle chef d'œuvre absolu de Spielby à mon avis, en tout cas, le plus personnel
RépondreSupprimerC'est effectivement l'un des plus personnels sinon le plus personnel de Spielberg.
SupprimerLe plus personnel et, je rejoins certains avis ici, de loin mon préféré.
RépondreSupprimerJ'ai eu la chance, en Histoire, de le voir en parallèle avec la Seconde Guerre mondiale. Une illustration certaine pour comprendre, en quelque sorte, ce qui s'est passé.
Un pari qui a sans doute été risqué, d'une part par un traitement en noir et blanc, mais aussi par le thème sans concession sur un portrait non idyllique de Schindler. Presque une leçon de cinéma.
C'est en effet très réaliste comme film, l'évocation de la vie des ghettos et des camps ainsi que le portrait de Schindler permettent de s'approcher au plus près de la réalité de l'époque.
SupprimerC'est cool d'avoir eu un cour d'Histoire qui met en parallèle un film avec les leçons présents dans le manuel. J'ai eu ce même genre de cours en Anglais, au lycée, avec Mississippi Burning et un document photo-texte sur la ségrégation aux Etats-Unis.
Inoubliable. Et une étape cinématographique essentielle pour le travail de mémoire.
RépondreSupprimerEt dans la filmo de Steven Spielberg également :)
SupprimerLe personnage de Kinsley est très intéressant : très introverti, il arrive tout de même à convaincre Schindler sans jamais lui dicter quoi que ce soit.
RépondreSupprimerQuant à Fiennes, son regard (déjà perçant à l'origine) prend ici une dimension nouvelle dans sa filmo : celle d'une cruauté insoupçonnable!
Film INCONTOURNABLE dans l'oeuvre de Spielberg et comme le dit MaxLaMenace, il l'est aussi "pour le travail de mémoire"
Comme toi et Max, je crois effectivement que le travail de mémoire au cinéma a pris un souffle nouveau avec ce film. Aujourd'hui malheureusement, certains cinéastes se cachent derrière ce label pour assoir la qualité de leur film à l’intérêt cinématographique pourtant très limité (je pense notamment à La Rafle de Rose Bosch).
SupprimerOn connait le Spielberg stakahnoviste artisan et cinéphile généreux, beaucoup connaissent moins la facette humaniste de l'homme, avec des films comme "Saving Private Ryan" ou "Amistad". Il me peine de voir que son magnum opus est l'un des moins appréciés par le public lambda.
RépondreSupprimerDisons qu'il est moins accessible. Le pire reste quand même Empire Du Soleil, qui est sans doute l'oeuvre la plus méconnu de Spielberg par le grand public alors que c'est un très très grand film.
SupprimerUn des films les plus forts du cinéma. INDISPENSABLE.
RépondreSupprimerOn est d'accord :)
Supprimer"L'empire du soleil" quel film grandiose aussi celui-là!
RépondreSupprimerOh que oui ! Je dirais c'est visuellement le plus beaux film de Spielberg.
SupprimerUn très beau film, avec un superbe Liam Neeson, au regard doux et rassurant en cette période barbare, et un Ralph Fiennes absolument sadique et terrifiant... mais non dépourvu d'un certain charisme(ce qui le rend encore plus terrifiant). La photo en noir et blanc est magnifique et la B.O. sublime. Par contre, dans les « moins », je mettrais peut-être la fin, un peu trop démonstrative, voire la scène des douches, qui peut paraître un peu déplacée et malvenue, même si pour ma part elle ne me dérange pas. Mais enfin, ce film est l’un de mes préférés de Spielberg. Et la scène avec la petite fille provoque toujours chez moi la même émotion. Oui, je suis un grand sentimental...
RépondreSupprimerOh, comme c'est touchant cette sensibilité :)
SupprimerPlus sérieusement, pour ce qui est de la scène de la douche, je comprend les critiques qui jugent l'ironie du sort de cette scène plutôt inconvenante (ça y est, on va être gazé... oh ba non, c'est de l'eau ! youpie !) mais j'aime beaucoup la scène qui la suit, où ceux qui viennent de sortir de la salle regarde les prochains prisonniers à y rentrer. Le regard que pose le cinéaste à ce moment - vont-ils eux aussi ressortir sain et sauf de cette douche - permet de saisir toute l’ambiguïté et l'obscurantisme dans lequel était plongé de ces prisonniers des camps de la mort.
Tout l'art de Spielberg est là, dans cette faculté à montrer toujours le revers des situations optimistes et d'être conscient de cette ironie du sort qu'il met en scène.