26 juin 2013

Film : Man Of Steel

Man Of Steel (2013)

Réalisateur : Zack Snyder
Genre : Fantastique, Action

Synopsis :

Alors que la planète Krypton s'effondre, Jor-El envoi son jeune fils Kal-El sur Terre. Devenu depuis Clark Kent, il n'a de cesse de rechercher des preuves de ses origines, déclenchant malgré lui l'arrivée de Zod, un général kryptonien exilé suite à un putsch raté qu'il avait fomenté sur sa planète d'origine.

Face aux joyeux lurons de l’écurie Marvel, le groupe DC Comics riposte avec des films d’un sérieux papale. Sur ce terrain miné, Christopher Nolan a su tirer son épingle du jeu avec sa trilogie Batman qui offrait une vision sensible de la figure super-héroïque. Soucieux de faire prospérer cette entreprise, la Warner l'envoie sur le projet Superman afin d'en superviser l’écriture aux cotés de son acolyte David S. Goyer et en confie la mise en scène à Zack Snyder, le fou furieux derrière L’Armée Des Morts, 300, Watchmen ou encore Sucker Punch. La mariage semblait couler de source mais c'est finalement au chausse pied que le trio fait entrer sa recette dans la combinaison moulante de l'étalon kryptonien. D’un coté, le spectaculaire, avec des scènes de combat gourmandes et des orientations graphiques post-modernes imputables au cinéaste. De l’autre, la dramatisation, avec des questionnements philosophiques explorés avec la souplesse d'un diplodocus par le couple de scénariste. Au milieu de ce champ de bataille, une imagerie christique, des personnages sacrifiés sur l’autel de l’efficacité, une poignée de jeux d’acteurs mollassons (Russell Crowe et Laurence Fishburne se disputant ici le prix de l'interprétation la plus coincée de l’année) et le tambourinage d’un Hans Zimmer en pilote automatique. Le discours cérébral de l'un, appuyé par des dialogues pompeux, sabote donc le spectacle fun que tente d'ériger l'autre, qui ne laisse lui-même que très peu de place au développement des personnages. L'impossibilité des deux auteurs à joindre leurs univers et leurs visions artistiques respectives saute alors aux yeux du spectateur conscient qu'il y a comme un malaise dans cette union. Le spectacle possède évidemment quelques belles qualités (Henry Cavill, Kevin Costner, les combats, les effets spéciaux, le design des technologies Kryptonniennes) mais on en attendait franchement davantage de ce Man Of Steel qui nous était tout de même vendu comme le nouveau messie cinématographique de cet été. (2/5)

En Bref
  • Les + : La présence physique d'Henry Cavill, la belle interprétation de Kevin Costner, des scènes de combats bien fichues et la qualité des effets spéciaux.
  • Les - : Beaucoup trop d'action, des personnages sans intérêts, des acteurs fades, la musique assourdissante d'Hans Zimmer et des dialogues très naïfs.

34 commentaires:

  1. Pas d'accord sur plus d'un point. Déjà le trop plein d'action. Entre rien (soit 100% des précédents films désolé pour les fans) et beaucoup, je préfère au moins voir quelque chose. En revanche, ce que je n'ai pas aimé c'est le zoom-dezoom qui apparaît plus d'une fois et cela de manière pénible. Je vais prendre le premier exemple: le dragon de Jor-El s'enfonce vers le sol, tu as la vision de loin puis un zoom sur le dragon puis dezoom quand il s'éloigne. C'est quasiment le cas à chaque séquence séquence de vol et notamment un des premiers vols de Superman. Personnages sans intérêts? Cela reste à voir surtout quand je vois la description de Kal-El et de son entourage. Ensuite je n'ai pas l'impression que Perry White ou l'influence de Jor-El soient inutiles. Le premier car permet d'avoir un regard humain et en sachant qu'avant il était encore plus inutile. Pour le second, ce serait aussi le problème de Marlon Brando qui faisait davantage de caisse. Acteurs fades? Perso j'ai trouvé qu'ils s'en sortaient tous très bien, même Shannon qui ne dépasse jamais l'aura de Terrence Stamp. Pour la musique, je dirais plutôt qu'elle est mal dosée selon certains passages. Par exemple, vers la fin, la musique part et s'arrête net. Bref, j'ai enfin vu un vrai récit avec Superman. Jusqu'à maintenant je n'avais vu que des films et séries sans réelle consistance et reposant beaucoup trop sur leurs acquis.

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    1. L'action n'est pas tant le plus gros défauts du film (finalement, au regard du traitement niait de l'intrigue, je trouve c'est un mal pour un bien) mais il faut quand même dosé ces effets là sinon elle n'ont plus aucun impact (en tout cas, à la fin, je ne ressentait plus rien devant la déferlante d'explosion et de destruction). Question de point de vue.
      Par contre, pour les personnages, je te trouve bien tolérant. Encore heureux que Kal-El ai un minimum d’intérêt, c'est quand même le héros du film. Jor-El n'a pas de réel intêret dramatique si ce n'est d'informer son fils de son passé et de lui permettre d'enfiler sa cape et son costume (un passage par ailleurs très vite expédié) ou de donner un petit tuyaux à Miss Lane pour saboter le vaisseaux de Zod. Surtout que l'interprétation ne transcende pas la platitude du personnage, comme c'est le cas pour Perry White dont je préférait largement celle de Langela dans Superman Returns.
      Pour ce qui est celle de Michael Shannon, je n'ai été ni emballé, ni déçu.

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    2. Moi j'ai pris au contraire du plaisir à voir Superman défonçait la gueule de Zod, parce que cela revient au monde de l'enfance. Le spectateur a envie de voir un affrontement titanesque avec ces deux personnages, le genre qu'il faisait avec des jouets avec des proportions similaires. Dans le prologue, Jor-El est au contraire très important puisque représente la némésis de Zod et d'une certaine manière celle du clan El. Jor-El représente la démocratie par la loi quand Zod est l'anarchie par les armes. Pour Kal-El certes c'est le héros mais je trouve sa psychologie bien plus intéressante qu'autrefois. Ce n'est pas un grand con qui attend sa Lois avec un sourire niais. Là il se cherche une place dans le monde tout en essayant de le préserver. Langella n'en faisait pas des masses non plus comme son prédescesseur aussi. De toutes manières, Perry White n'a jamais eu un grand intérêt non plus.

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    3. Que tu ais pris du plaisir, c'est bien là l'essentiel. C'est sûr que le combat final est grandiose mais pour ma part, il y a tellement de scènes de ce genre durant tout le film que je n'ai finalement pas pris de plaisir particulier à contempler ce duel final.
      Pour les personnages, je comprends bien ta façon de voir et aussi ta remarque sur Perry White (d'où peut-être la nécessite d'avoir un acteur ultra charismatique qui s'impose davantage) mais je garde quand même en bouche un goût d'inachevé dans la façon dont ils sont exploités.

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    4. Justement c'est ce dont manquait cruellement tous les précédents films ou séries: des affrontements épiques. Même pour l'époque, les premiers Superman faisaient plus dans le gag qu'autre chose.

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    5. Oui mais selon moi, cela n'autorise pas non plus tous les excès en la matière. Ce n'est pas parce que les précédents films de la franchise manquaient d'action qu'il faut en remplir le nouveau au 3/4.

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    6. Le problème étant que même avec les mêmes moyens, Superman Returns était mou comme une chique à tabac. Là on a vraiment de l'action tout en ayant une histoire.

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    7. "mou comme une chique à tabac" : je la note celle là.

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  2. Relativement d'accord sur de nombreux ponts que tu évoques ... Tout en synthétisant parfaitement à l'aide de ta première phrase : loin du "messie cinématographique". :)

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    1. Oui, j'ai lu par la suite ton article (je vais d'ailleurs y laisser un com.) et je constate que l'on est globalement d'accord sur les qualités et défauts du film.

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  3. Perso je préfère voir ça à un film Marvel. Supérieur à un Iron Man 3 en ce qui me concerne.

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  4. La déception est là, c'est une certitude. Il est vrai que le côté "survendu" à largement joué là-dedans. Reste du grand spectacle jouissif quand même, j'ai passé un excellent moment. D'accord sur les dialogues, parfois c'est un peu lourdingue (cerise sur le gâteau pour le "Je le trouve craquant"... merde quoi...).

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    1. C'est clair, il y a des dialogues qui sont vraiment lourds et ma amenés à l'image de cette réplique que tu cites. J'ai connu Nolan beaucoup plus inspiré coté scénario.

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    2. En fait c'est David S. Goyer au scénario. Nolan n'était que derrière les grosses lignes de l'histoire et la production.

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    3. Effectivement, tu as raisons, Nolan est surtout à l'origine de la trame générale mais les deux auteur (Goyer et Nolan) ont quand même fait mieux sur Batman et Snyder sur Watchmen.

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  5. Même avis. En revanche j'ai dû louper les "orientations graphiques post-modernes" de Snyder. Par contre je n'ai pas loupé le message krypto-chrétien du film. Ils auraient pu titrer "au nom du père" mais c'était déjà pris par un bon film.

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    1. Le coté caméra embarquée lorsque Superman fight Zod en plein vol ou bien les zoom-dezoom sont très post-moderne dans le sens où elle force l'immersion du spectateur. En tout cas je vois ça comme ça.
      Si cela t’intéresse, il y a ce court extrait d'un livre de Laurent Jullier qui traite de ce sujet (http://laurent.jullier.free.fr/TEL/LJ2011_Postmoderne.pdf).

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  6. Moi, j'aime bien le côté catho... XD Mais il est vrai qu'on n'avait pas osé une telle "moralisation" depuis Solomon Kane. Zod aurait dû crucifier Superman, tiens, là on aurait eu de la noirceur, un héros qui souffre. Et puis il aurait pu crier "Loïs Laaaaaaane !". Bien vu pour le Zoom-dézoom abordé dans les commentaires, je n'en n'avais pas parlé dans ma chronique, mais ça m'avait beaucoup gêné pendant le visionnage (ce que j'ai surnommé le plan "J.J. Abrams" (il en a truffé Into Darkness) est ici parodié avec insistance et sans grande efficacité. Après, bonne chronique qui cerne les faiblesses de l'ensemble sans renier l'aspect divertissant. Et l'humanisme à la Emmerich, ça nous manquait aussi ^^

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    1. Je trouve quand même que J.J. Abrams en fait moins dans Into Darkness que Snyder dans Man Of Steel. Il en fait d'ailleurs plus en accompagnant son zoom aggressif d'un dezoom (ce qui n'est pas le cas chez Abrams).
      Pour le reste, le côté catho me dérange pas quand ce n'est pas appuyé toutes les cinq minutes. Après c'est un tout, quand je regarde Le Livre d'Eli par exemple, le sous-texte religieux ne me dérange absolument pas.

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    2. Mais dans le livre d'Eli, la religion n'est pas vue sous le même angle, et d'ailleurs, elle est vue de différentes façons (les "païens" la voient comme un catalyseur de population, un instrument de pouvoir, alors qu'Eli la prend bien comme une source d'inspiration). Ici, c'est de la glorification par des symboliques un peu faciles.
      Concernant Into Darkness, les plans J.J. Abrams ne m'ont pas dérangés, ils sont utilisés avec parsimonie et ont l'effet voulu, alors que chez Superman, c'est parodié par des mouvements agressifs et régulièrement ressortis.

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    3. Héhé ... Le côté crucifixion pour Superman, c'est p'tet une idée pour la noirceur de Man of Steel 2 ... :D J'ai bien rigolé à ce commentaire en tous cas ! :D

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    4. De toute façon, c'est moi le scénariste pour la suite, et je vous garantis que vous ne serez pas déçus... Zod arrive déguisé en romain en piratant les télés du monde. "Voulez-vous que je libère Superman ou que je lui mette tarif ?" Tous les humains : "Crucifie le ! Crucifie le !". Superman en prend plein la face, il y a même son coeur qui s'arrête quand il est crucifié sur la montagne de kryptonite... Puis il ressuscite, file un gros coup de savate dans les fesses du général, et piratant à son tour toutes les télé du monde : "Je vous pardonne ! Aimez vous les uns les autres !"

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    5. Et pourquoi pas mettre aussi une intrigue avec Audrey Tautou. Elle jouerait le rôle d'une flic qui trouve, avec l'aide d'un symboliste (mon choix se porterait vers Tom Hanks), des messages catho imprimé sur les mailles du costume de Superman nous expliquant l'origine de l'argent touché par Edouard Balladur durant la campagne présidentielle de 1995. Il y a un peu de religion et un contexte politique très actuel.
      Et pour ton film James, embauche Mel Gibson comme réal, il aime bien les personnages qui se font crucifier à la fin :)

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    6. En même temps le pauvre Zod aurait bien du mal à revenir dans une suite. Mais bon, ça ne vaudra jamais Inglourious Dreyfuss.

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    7. Ah, excellente, l'idée de Mel Gibson, je la conserve, c'est vrai qu'il a besoin de remettre le pied à l'étrier... Et puis, pour que Mel retrouve son univers, on se débrouille pour que les juifs complotent avec Zod par un petit tour de passe passe (facile, ils se sont vendus...), et là, Superman arrive pour te nettoyer tout ça au karcher.

      Oh oui, Inglorious Dreyfuss, je n'ai pas oublié, Borat... Mais pour tourner ça, j'attends de pouvoir le faire bien...

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    8. J'imagine les plans de l'Elysée à la Ray Harryhausen! ça va être merveilleux!

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  7. pas vu et pas envie de le voir. Déjà, le dernier épisode en date puait sacrément du derche !

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    1. Cela reste un sentiment personnel mais je ne te conseil pas spécialement de le découvrir... ou peut-être que si car les scènes de destruction justifie une vision sur un grand écran que sur un tv de salon ou un écran d'ordinateur.

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  8. A la différence de Marvel, les adaptations DC essaient trop de coincer leurs histoires dans le cadre le plus "réaliste" envisageable, brisant la part d'escapisme qu'est supposée nous offrir le film. Artistiquement, la palette délavée et la shaky-cam et les insupportables recadrages de scènes d'action en témoignent. Et s'il faut en plus y ajouter une symbolique lourdingue, on ne s'en sort plus.
    J'attends de le réécouter pour me faire une opinion poussée, mais si le score drone-esque Zimmer m'a également déçu. Cependant peut-être que l'écoute de la fameuse bande-démo de 25 minutes changera la donne.

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    1. Je trouve que la bande démo de 25 minutes ne change strictement rien à la composition qui reste d'ailleurs une de ses plus mauvaises. J'espère que celle qui à composé pour The Lone Ranger sera meilleur.
      Pour ce qui est de l'orientation de DC pour ces adaptation, cela ne me dérange pas du moment que cela est maitrisé, ce qui n'est pas vraiment le cas sur ce Superman.

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  9. Je suis un peu plus indulgent que toi, mais je comprends tes réticences vu que au final le film ne m'a pas laissé un immense souvenir

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    1. Je pense que la grande majorité des spectateurs pensaient que ce film allait autant marqué que Batman mais malheureusement, ce n'est pas tout à fait le cas.

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