Varese Sarabande/2012/60:46
Le cinéaste Scott Derrickson retrouve le compositeur Christopher Young sept ans après The Exorcism Of Emily Rose. Une collaboration fructueuse qui donne naissance à une performance musicale rare.
Toujours prêt à repousser un peu plus loin sa technique, le compositeur Christopher Young écrit pour Sinister une bande-son à part. S’il fallait établir une comparaison avec un artiste, cela serait avec John Cage, un plasticien sonore qui maniait aussi bien l’art du silence (4’33) et que celui de la manipulation sonore (Aria). Christopher Young réalise ici le même genre de performance, mélangeant silences, sons étranges, voix retouchées et griffures sonores afin de donner naissance à cet enfer que traverse le personnage d’Ellison Oswalt. Certaines pistes comme Millimeter Music ou Never Go In Dad’s Office, même si ponctuées par quelques manipulations sonores, garde une structure mélodique classique, d’autres comme Levantation ou Pollock Type The Pain, intégralement composés de bruitages et de triturations, nous entraîne dans des odyssées expérimentales horriblement inquiétantes sans commune mesure avec les récentes bandes originales de films horrifiques. Cette fusion entre musique et bruitage qui brise la barrière séparant le son diégétique (= issus de la narration) du son extradiégétique (= extérieurs à la narration) illustre également cette rupture qu’il y a au sein du récit entre la raison et la folie du héros, cette fracture temporelle entre le passé (représenté par les films en super 8) et le présent. Un score qui se révèle au final original et totalement au service du film. (4/5)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire