Réalisateur : John Madden
Genre : Comédie, Drame
Synopsis :
Pour profiter pleinement leur retraite, un groupe de sexagénaire anglais s'expatrie au Marigold Hotel, une maison de retraite situé en Inde.
Indian Palace fait partie de ces petits films qui auraient mérité une meilleure exposition lors de sa distribution en salle. Vendu comme une énième comédie anglaise sur le décalage culturel, ce nouveau film de John Madden (qui nous avait servit l’an dernier l’excellent The Debt) se révèle en réalité beaucoup plus noir. Si la mécanique de l’occidental en territoire inconnu est effectivement appliquée lors de la première demi-heure (avec son habituel lot de vielles biques râleuses), la suite de cette aventure regorge d'émotion et d'amertume. Car l’histoire trace avant tout le destin d’une poignée de sexagénaires anglais qui cherchent à s'épanouir, à reprendre possession de leur corps, de leur sexualité aussi et à retrouver une dignité et une utilité. L’Inde, ancienne colonie de l’Empire Britannique ou la vieillesse est vécue plus comme une chance que comme un fardeau, est donc la terre d’exil rêvée qui permettra à ces anciens de fuir la triste condition que leur réserve leur patrie d’origine. Indian Palace n’est donc pas seulement une production estampillée "troisième âge", puisque l'histoire sait se montrer savoureuse quelque soit l'âge du spectateur. On pourra pester contre la mise en scène sans génie de John Madden et l’ethnocentrisme dont fait preuve le récit, qui s'intéresse finalement assez peu à la vie des Indiens (à l’exception du petit segment avec la femme de ménage ainsi que celle du jeune gérant du Marigold Hotel), mais l’émotion est là, le casting aussi (Judy Dench, Tom Wilkinson, Bill Nighy, Maggie Smith, Ronald Pickup et Celia Imrie sont tous brillants) et la musique de Thomas Newman insuffle vitalité à ce joli long-métrage. Une agréable surprise. (3.5/5)
En Bref
- Pourquoi c'est bien : parce que le casting est impeccable, qu'on est loin de la banale comédie vendu par l'affiche et la bande-annonce, que le film jouit d'une superbe photo et d'une excellente bande-son signée Thomas Newman, et que la quête d'une nouvelle jeunesse par ces sept retraités est exploité avec justesse par le réalisateur.
- Pourquoi c'est pas bien : parce que la réalisation est très académique, que le film s’intéresse assez peu aux Indiens, et qu'il présente une image pas assez nuancée de la vie dans ce pays.
Nos avis se rejoignent totalement ! Joli billet, merci.
RépondreSupprimerMerci pour le compliment :)
SupprimerJe suis ton avis en ce qui concerne sa profondeur. Il est certes drôle, mais surtout très nostalgique et noir. Par contre, même la réalisation n'a guère de piment, je n'ai pas trouvé l'ethnocentrisme gênant. En effet, on s'intéresse aux personnages anglais, beaucoup moins aux indiens. Dans les faits, la description est certes rapide et succintes, mais pas dénuée d'objectivité (ni de clichés d'ailleurs). Mais c'est un film qui aurait mérité une plus ample promotion, c'est certain!
RépondreSupprimerAprès, l'ethnocentrisme ne m'a pas horriblement gêné, mais cela aurait été mieux encore si le réalisateur s'était intéressé un peu plus à la population locale, et notamment comment les seniors de ce pays vivent.
SupprimerPour le reste, on possède à peu de chose près la même vision de ce film.
En même temps le quotidien des indiens n'est pas franchement le sujet du film. Outre ce détail effectivement c'est un peu trop classique, et Dev Patel devrait changer de métier ! Mais ça reste sympa et parfois assez marrant... 2/4
RépondreSupprimerOui, c'est vrai que ce n'est pas le sujet, mais comparer la vie des ces seniors anglais à celle des vieux indiens aurait donner une profondeur supplémentaire au film.
SupprimerSinon, comme toi, Dev Patel ne me passionne guère.