5 mai 2013

Film : Les Inconnus Dans La Ville

Les Inconnus Dans La Ville (1955)

Réalisateur : Richard Fleischer
Genre : Thriller

Synopsis :

Alors que trois hors la loi projettent de braquer la banque de Bradenville, une poignée de ses citoyens tentent avec difficulté de vivre le rêve américain.

Reconnu comme l’un des spécialistes du film noir et réalisateur de nombreux chef d’oeuvre, Richard Fleischer livre avec Les Inconnus Dans La Ville (Violent Saturday aux États-Unis) un polar majuscule. Rarement mise en scène et narration se sont aussi bien marié dans un long métrage et c’est avec une certaine virtuosité technique que Richard Fleischer utilise son CinémaScope afin d’y faire entrer autant de personnages que d’intrigues. Ingénieur cherchant la reconnaissance de son fiston, un grand industriel alcoolique et sa femme volage, un banquier propre sur lui qui espionne une jolie infirmière, une vieille bibliothécaire endettée. Tous ces personnages composent l’identité de cette ville monde, cette Amérique où seul compte le statut social et le regard des autres, où chacun tente de ménager leurs idéaux avec leurs réussites personnelles et professionnelles. Ce n’est donc pas tant le braquage en lui-même que les destins qu’il entraîne dans son sillon qui intéresse ici le réalisateur, parvenant à maintenir jusqu’au bout l'intérêt du spectateur grâce à la qualité de sa distribution (Victor Mature, Lee Marvin, Virgina Leith, Ernest Borgnine) et aux divers rebondissements qui nous conduisent vers une conclusion étonnamment cruelle. À l’image du peintre Edward Hooper dont le chef opérateur Charles G. Clarke semble s’être inspiré pour composer ses tableaux gorgés de couleur, Richard Fleischer s’attache a montrer les faiblesses qui se cachent derrière les belles apparences d'une certaine Amérique. Les Inconnus Dans La Ville est donc à ranger aux cotés des plus belles pièces du genre. (5/5)

En Bref
  • Les + : La maîtrise technique de Richard Fleischer qui est totalement au service de sa narration et de son ambiance, un casting quatre étoile, un décors magnifique et des portraits de personnages terriblement accrocheurs.
  • Les - : Rien à redire, ce film est un chef d'oeuvre.

17 commentaires:

  1. Vu il y a quelques années dans un format atrocement recadré pour entrer dans la petite lucarne (sans doute à l'insu de Patrick Brion qui l'avait pourtant mis au programme d'un après-midi de France 3), je n'en suis pas sorti transcendé (voir ma chronique de l'époque). Rythme un peu pépère qui déroule des intrigues au mélo appuyé pour finir sur une note douteuse qui donne la part belle aux conservateurs amish (Borgnine, nénamoins génial, n'est qu'un "witness" en salopette alors que Marvin joue sa partition préférée de gangster teigneux). Déception donc de la part d'un Fleischer qui m'a par ailleurs comblé avec d'autres films ("the narrow margin" reste à ce jour pour moi un sommet indépassable du polar ferroviaire)

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    1. Le rythme ne s'emballe pas mais j'ai trouvé justement que toutes ces intrigues font vraiment tout le sel de ce polar mélo-dramatique parce que on se demande ce que ces personnages vont être capable de faire lors du braquage. En tout cas c'est comme cela que j'ai vécu les 90 minutes de film.
      Enfin, pour le coté mélo, je ne le trouve pas si appuyé que cela (juste peut-être une scène, celle entre les époux Fairchild), pas de musique sirupeuse et envahissante, et puis c'est tellement bien joué. Mais peut-être ai-je adoré ce film parce que je n'ai pas vu aucun autre polar de Fleischer et que je n'avais donc aucune attente particulière.

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    2. Faudrait que je le revoie sans doute. C'est vrai que c'est quand même un Fleischer.

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  2. Plutôt d'accord avec toi, pas un chef d'oeuvre loin s'en faut mais un très grand film, bien construit avec une atmosphère pesante qui nous enveloppe mine de rien... 3/4

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    1. Justement, je le considère comme un chef d'oeuvre (un point de vue personnel bien entendu) parce que rare sont les films aussi aboutis sur la forme et le fond. Dès le début, j'ai sentit qu'il allait énormément me plaire.

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  3. Bon à savoir. Moi de Fleischer, je n'ai vu que Soleil Vert. Un must, du reste !

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    1. Il y a toujours cette sensibilité chez Fleischer que l'on retrouve parfaitement dans Les Inconnus Dans La Ville. En tout cas j'ai passé un formidable moment avec ce polar.

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  4. vu il y a très longtemps mais ton article m'a donné envie de le revoir, d'autant plus que je suis fan du cinéma de R. Fleischer (malgré quelques casseroles)

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    1. C'est quand même un cinéaste assez mésestimé car il a tout de même livré d'excellents films (parmi lesquels Soleil Vert et L’Étrangleur De Boston, que j'ai commencé à regarder).

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  5. Je n'ai vu que Soleil vert de Fleischer mais c'est vraiment un cinéaste qui a un sacré lot de références et dont la filmo est passionnante. Le cantonner à ses ratés de fin de carrière serait franchement dégueulasse. En tous cas, bien tenté de voir ce cru de Fleischer tout comme L'étrangleur de Boston qui sort aussi en BR.

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    1. C'est d'ailleurs à cette occasion que je les ai vu :) En tout cas, rien que pour ses qualités techniques, ce film mérite largement d'être découvert. Le reste, ce sera une question de feeling.

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  6. Excellente nouvelle formule ! C'est impressionnant.

    (Je n'ai pas vu le film)

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    1. C'est trois fois rien. En tout cas merci d'être passé même si tu n'as pas vu le film :)

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  7. ou encore le voyage fantastique

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    1. Tora Tora Tora ! est aussi apprécié par beaucoup de personne.

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  8. Films vus de fleischer = soleil vert - tora tora tora - les vikings - le voyage fantastique - l'étrangleur de Boston - Barabbas mais jamais eu l'occasion de voir "les inconnus dans la ville".
    Ce qui est plutôt amusant c'est qu'aujourd'hui je viens de faire un article sur mon blog qui parle de Walter M.Scott (chef décorateur) et qui a beaucoup travaillé avec Fleischer. D'ailleurs il a contribué aux décors de ce film!

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    1. Je viens d'aller voir ton article et effectivement, Walter M. Scott à pas mal travaillé avec Fleischer. En tout cas, il a livré un magnifique décor pour Les Inconnus Dans La Ville.
      Merci d'être passé en tout cas :)

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