12 février 2013

Film : God Bless America

God Bless America (2012)

Réalisateur : Bobcat Goldthwait
Genre : Comédie

Synopsis :

Frank, divorcé et sans emploi, découvre qu'il a une tumeur au cerveau. Décidé à mettre fin à ses jours, il finit par exécuter une jeune star de télé-réalité.

Humoriste et réalisateur inconnu dans nos contrés, Bobcat Goldthwait entame sa charge contre l’industrie audiovisuelle américaine et la déliquescence des valeurs humaines avec God Bless America, son quatrième film de cinéma. Parce qu’il n’a plus rien à perdre et parce qu’une jeune adolescente plus paumée et givrée que lui vient le conforter dans sa folle croisade, le personnage principal, un anti-héros démoralisé en proie à de violentes migraines provoquées par sa tumeur au cerveau, décide de nettoyer son pays en lieu et place de mettre fin à ses jours. Extrêmement jouissif, les multiples exécutions qui jalonnent le film permettent d’assouvir nos fantasmes les plus fous (qui n’a jamais rêvé de flinguer le type qui utilise nonchalamment son téléphone en pleine projection d’un film ou un membre du jury d’un télé crochet particulièrement antipathique) et le traitement infligé à ces stars éphémères et programmes régressifs d’aujourd’hui est pour le moins décapant, le cinéaste se permettant même de tirer à boulet rouge sur quelques personnalités du monde du cinéma telles que Woody Allen et Diablo Cody. Ce violent pamphlet s'indigne contre le nivellement de la pensée et des valeurs humaines, tentant alors de nous convaincre que c'est nous, téléspectateur, qui tenons les cordons de la bourse des médias. Reste que, au-delà de l’évidente complicité qui se noue entre le génial Joel Murray et la charmante Tara Lynne Barr et les brillantes percés esthétiques, le résultat demeure un peu mou et prévisible, la faute à quelques entractes dialogués qui alourdissent le rythme et les motivations de ses deux bandits qui, finalement, entre dans le même jeu que leurs cibles. (3/5)

 En Bref
  • Pourquoi c'est bien : parce que cette croisade est jouissive, que le duo Joel Murray/Tara Lynne Barr fonctionne parfaitement, et que le film bénéficie d'une belle photographie.
  • Pourquoi c'est pas bien : parce que Bobcat Goldthwait ne va pas au-delà de son message anarchiste, et que les passages dialogués alourdissent le rythme et les motivations des personnages.

8 commentaires:

  1. Un film décidément à voir, que je n'ai toujours pas rattrapé. Je sentais aussi que les excellentes critiques parues ça et là surestimaient le film pour son côté "je rentre dans le lard des pourrisseurs d'existence" alors que ça ne sentait pas vraiment la finesse au niveau des personnages. Je sens que dans le genre, Super reste au dessus. Mais un capital sympathie certain...

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    1. Pas vu Super mais parait qu'il est super ;)
      Je trouve aussi que le public a un peu sur-évalué ce God Bless America (même si je n'aime pas penser de cette manière). C'est sympa, cela détend les nerfs et le film est attachant, mais rien de plus.

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  2. Super est à voir, si possible en VO sous titré. La VF est pourrie. Mais le film est d'un mauvais goût parfait (du Gunn tout craché, j'affectionne beaucoup ce réal), et il est moins "hypocrite" que Kick ass dans son usage de la violence car il va plus loin (pour le coup, c'est parfois tellement immoral que ça secoue, alors que Kick Ass garde toujours son côté ludique, un brin block buster dans le final technologique...)

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    1. Alors je prend note pour Super :) Pour Gunn, j'ai hâte de voir comment il va conjuguer son style avec celui de Marvel et de son Guardian Of The Galaxy.

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  3. J'ai vraiment bien aimé comme tu as pus le constater, vraiment emballé par l'idée, par l'énergie et l'envie de ce film, certes il n'est pas parfait, mais je trouve qu'il suit sa logique jusqu'au bout, car quand on regarde les Bonus du DVD on voit bien ou il veut allez et on le retrouve assez bien a l'écran. Dans le fond ce film fait réfléchir et ne dis pas prenez les armes, car cette solution la est toujours sans issues, bref ces vraiment une grosse réflexion sur son propre pays.
    Je trouve que pour la sincérité de son auteur et de l'energie qui en dégage, ce film est a voir

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    1. Après, les bonnes intentions ne font pas toujours un bon film. Celui ci est bien, il est honnête et il permet, comme tu le dis, de nous faire réfléchir sur notre rapport à la télé et surtout ce quelle entraine, en particulier cette légalisation de la moquerie envers autrui.
      Après, ce qui me gêne un peu, c'est que ses héros entre dans le même jeux que ceux qu'ils combattent. Il n'y a pas de distance critique. Sans oublier cette façon d'enfoncer les motivations des personnages au marteau pilon avec des scènes dialogués qui me paraissent un peu pompeuse.
      Ceci étant, j'ai apprécié ce film et il mérite que l'on s'y intéresse.

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  4. Même si la charge sociale est lourde, je ne pense pas que le film ait un message anarchiste. Je pense plutôt que Goldthwait incite les gens à éteindre leur télé et à se révolter cotre le système sans vouloir forcément le dynamiter, les fusillade contre les idiots du star-système n'est qu'une illustration amusante du propos. En tout cas, Murray déjà excellent dans Mad Men m'a impressioné dans ce film ainsi que sa jeune comparse.
    Et comme jamesluctor l'a si bien précisé, on trouve des similitudes avec le "Super" de James Gunn, qui est tout de même plus rentre-dedans, cintré et gore... :D

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    1. Oui, peut-être pas anarchiste c'est vrai, mais ce que je voulais dire par là c'est qu'il ne va pas au delà du simple cas traité avec amusement de deux citoyens qui prennent les armes. Justement, le film n'incite pas clairement à des solutions comme éteindre la TV (d'ailleurs, paradoxalement, le personnage joué par Tara Lynne Barr examine les programmes d'info pour voir si on parle de leurs actes). A la limite, les deux héros auraient dû flinguer la télé des gens pour le final.

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