Film : Flight

Flight (2013)

Réalisateur : Robert Zemeckis
Genre : Drame

Synopsis :

Au cours d’un vol régulier, le commandant Whip Withaker, alors sous l’emprise de l’alcool et de la drogue, parvient éviter le crash de son avion et à sauver la majorité des passagers.

Face aux résultats discutables de ses productions animées, Robert Zemeckis revient finalement à la prise de vue réel avec Flight. L’essentiel de cette œuvre tient dans le portrait de ce héros et de ses excès, de nous dévoiler l’envers de l’uniforme, de le mettre face à son addiction et surtout à son destin. Le réalisateur et le scénariste John Gatins abordent énormément cette question divine (le fameux "Acte de Dieu" que l’avocat de Whip parvient à faire gober à l’NTSB) durant les 137 minutes que compte le long-métrage mais cela de façon assez peu clair. Tantôt le récit cherche à prendre de la distance avec ce caractère typiquement américain de tout rapporter à dieu, nous guidant ainsi vers une vraie réflexion sur le libre arbitre, tantôt il fait appelle aux sirènes de la morale catholique avec ce péché qu’il faut confesser. Dans l'absolu, cette démarche est intéressante mais elle ne soulève au final rien de moins que des doutes autour des intentions de Robert Zemeckis. Un flottement qui affectent également le rythme du film, parfois poussif, rappelant ainsi les sombres heures du cinéaste (remember Apparitions). Néanmoins, Flight parvient à remporter les suffrages grâce à la très belle interprétation de l’ensemble de la distribution (en particulier Denzel Washington), la puissance de certaines scènes (le crash, la rechute et l’audition finale) et la jolie bande-son composée par Alan Silvestri. En résulte alors un drame bancal mais profondément sympathique, à l’image de son héros. (3/5)

En Bref

• Pourquoi c'est bien : parce que Denzel Washington est impeccable, que les apparitions de John Goodman sont très réussies, que le film n'est pas avare en scènes fortes, qu'Alan Silvestri livre une très jolie partition, et que la tentative d'approche du catholicisme américain est intéressante

• Pourquoi c'est pas bien : parce que le message délivré est flou, que le rythme est poussif, que les sirènes de la morale bien pensante ne sont jamais très loin, et que la réalisation se montre parfois terne.