Film : La Dame De Fer

La Dame De Fer (2012)

Réalisatrice : Phyllida Lloyd
Genre : Drame, Biopic

Synopsis :

Margaret Thatcher, aujourd'hui âgée et souffrant d'une légère démence, fait le point sur son existence de femme politique, d'épouse et de mère.

On craignait le pire avec Phyllida Lloyd (Mamma Mia !) au commande de la transposition cinéma de la vie de Margaret Thatcher. Mais, à la sortie de la projection, on ne peut que s'étouffer avec notre mauvais esprit car elle se frotte avec un certain savoir faire à ce monstre de politique. Comme Oliver Stone l'avait fait avec son Nixon, la réalisatrice cherche ici davantage à expliquer les actes de la ministre en nous embarquant vers son passé et son intimité. Ce film, achronologique, se présente alors plus comme le portrait d'une femme téméraire qui tente d'échapper à son destin afin de pouvoir poursuivre un idéal, qu'à celui d'une ministre revêche et détestée (bien que le dernier tiers ne fait aucunement l'impasse sur le mouvement social qui l'a conduit à se retirer). Un point de vue qui oblige Phyllida Lloyd à mettre la politique de coté, au profit de la vie privée et des sacrifices personnelles d'une femme née pour rénover la politique et les mentalités de son pays. Un aspect par ailleurs fort touchant et bien traité, qui n'est jamais sur-dramatisé mais toujours accompagné d'une pointe d'humour grâce à l'intervention régulière du fantôme de son mari, interprété par un Jim Broadbent très à l'aise dans cette exercice. Plus incomplet que réellement hagiographique, ce biopic ne veut donc finalement rétablir aucune sorte de vérité, si ce n'est celle de notre actualité battue par les vents du féminisme, de la restriction économique et de la vieillesse, vue ici par le prisme de la sacro-sainte figure que représente Mme Thatcher. Modèle de fluidité narrative largement illuminé par la prestation sans faille d’une Meryl Streep et par la superbe partition de Thomas Newman, La Dame De Fer est, au final, une belle surprise. (4/5)

En Bref

• Pourquoi c'est bien : parce que la distribution est exemplaire, que le dynamisme et la fluidité du récit permet de ne jamais s'ennuyer, que la réalisatrice évite les lourdeurs dramatiques de circonstance, que le scénario créé une connexion entre le parcours de Thatcher et notre présent, et que la bande-son composée par Thomas Newman est superbe.

• Pourquoi c'est pas bien : parce que la relative absence d'un propos politique et des points épineux qui ont tapissé le règne de Thatcher ne nous permet pas de saisir pleinement le sujet.