Film : Thor - Le Monde Des Ténèbres

Thor - Le Monde Des Ténèbres (2013)

Réalisateur : Alan Taylor
Genre : Aventure, Fantastique

Synopsis :

Alors que Jane découvre une mystérieuse puissance dans les ruines d'une ancienne usine à la périphérie de Londres, Malekith, le chef des Elfes Noirs, est réveillé de son sommeille afin de détruire le royaume d'Asgaard et prendre le contrôle des différents mondes.

Bras armé de fortune pour une Marvel en quête d’harmonie mythologique, le réalisateur Kenneth Brannagh n’avait malheureusement pas su nous convaincre de ses capacités à accommoder ses références tragédiennes au sein d’une industrie qui ne lui demandait pas tant de cinéma. Sympathique à défaut d’être inoubliable, le premier Thor ne portait donc pas, en lui, l’héritage d’une prometteuse franchise, mais l’enthousiasme du producteur Kevin Feig permit tout de même au dieu norvégien de se voir offrir une seconde aventure. Une tâche dévolue à Alan Taylor, jeune artisan qui s’est forgé une solide réputation sur la série Game Of Thrones. L’évidente cohérence de ce choix a permis aux plus sceptiques d’entre nous de poser sur cette séquelle un regard moins inquisiteur, et d’envisager la possibilité que ce projet soit une réussite, même si quelques incidents et rumeurs (les différences artistique du compositeur Carter Burwell remplacé par Brian Tyler, un réalisateur remercié) ont dévissé cette curiosité naissante. Au final, Alan Taylor réussit avec Thor - Le Monde Des Ténèbres tout ce que Kenneth Brannagh avait échoué à transmettre dans son long métrage. Dégraisser d’une bonne partie de ses intrigues familiales et de son comique de décalage culturel, cet opus dévoile une armature plus solide, tant sur l’humour que dans l’action, se chargeant d’une puissance d’évasion comparable à celle proposée par Star Wars et les derniers Star Trek. La conception artistique de l’oeuvre, si tape à l’oeil dans le précédemment volet, devient ici la clé de voûte de sa réussite grâce au soin apporté à l’arsenal technique déployé par les fielleux Elfes Noirs, ainsi qu’au morphing géographique de leur territoire. Les visions gorgés de souffre que véhicule cette nouvelle menace nourrissent notre appétit de noirceur mais aussi de spectaculaire, qui ne cesse ainsi de croître jusqu'au duel final au-dessus duquel plane l’ombre du dernier Mission: Impossible (le combat dans le parking automatisé) et de Monstres & Cie. (la poursuite des portes). Le divertissement tel qu’il est conçu et proposé ici tient parfaitement la route, formatant par la même le rôle de Loki, qui revêt moins ici les oripeaux du calife schizophrène que celui du serpent tentateur poussant ses alliées et adversaires à la faute. Un ré-équilibrage global des forces et des aptitudes qui permet à cette suite de remplir son contrat. (3.5/5)

Thor: The Dark World (États-Unis, 2013). Durée : 1h52. Réalisation : Alan Taylor. Scénario : Christopher Yost, Christopher Markus. Image : Kramer Morgenthau. Montage : Dan Lebental. Musique : Brian Tyler. Distribution : Chris Hemsworth (Thor), Nathalie Portman (Jane Foster), Christopher Eccleston (Malekith), Tom Hiddleston (Loki), Stellan Skarsgard (le professeur Eric Selvig), Idris Elba (Heimdall), Anthony Hopkins (Odin), Rene Russo (Frigga).