Film : Dark Shadows

Dark Shadows (2012)

Réalisateur : Tim Burton

Genre : Horreur, Comédie

Synopsis :

Deux siècles après avoir été transformé en vampire par Angelique Bouchard, Barnabas Collins sort de son sommeil et tente de redonner vie à la demeure et à l'entreprise familiale, toutes deux laissées en ruine par ses descendants.

La soupe conformiste servit par Tim Burton avec Alice Aux Pays Des Merveilles nous oblige dorénavant à nous méfier de son penchant à vendre son âme au box-office (il nous avait d'ailleurs déjà fait faux-bond avec le remake de La Planète Des Singes). Et si Dark Shadows, apparaît comme plus maîtrisé et plus personnel que ces précédentes incartades commerciales, il reste tout de même en dessous de ses plus beaux tableaux de maîtres. La tragédie macabre de la superbe scène d’ouverture, le générique accompagné du standard Night In White Satin, et le réveil sanglant de Barnabas Collins annonce pourtant le retour aux affaires de la cruauté et de la dramaturgie propre à ce cinéaste. Mais l'ethnocentrisme autour de son acteur vedette met progressivement à l'écart tous les autres personnages, devenant de simple side-kick à la solde de Barnabas Collins. La rencontre de la noblesse d’esprit et du raffinement du XVIIIème siècle, avec les névroses et le matérialisme du XXème siècle est également bien présent, faisant écho au dilemme artistique qui tiraille le cinéaste, entre consumérisme de masse et élaboration d’une œuvre originale et personnelle. Mais tout cela s’articule dans un vide narratif ou seul compte les mondanités et les gags d’un Johnny Deep pourtant moins excessif dans son jeu d’acteur. Son rythme, comme son propos, s'assèche donc, et il faudra attendre le final, grandiose, pour enfin voir pointer la folie qui animait jadis la filmographie de son créateur. En attendant, on pourra toujours profiter des magnifiques décors, du génie visuel du cinéaste, de l’excellente distribution (Michelle Pfeiffer, magnifique en matriarche), de l’acidité de certaines scènes, ainsi que de la très belle bande-son. Un cocktail qui permet tout de même de passer un agréable moment. (3/5)

En Bref

• Pourquoi c'est bien : parce que le casting est impeccable, que le génie visuel de Tim Burton donne naissance à de magnifiques scènes, que les traits d'humour font mouche, et que la bande-son est renversante.

• Pourquoi c'est pas bien : parce que Tim Burton et son scénariste négligent trop leurs personnages secondaires, et que le rythme connaît de sérieux ralentissements en milieu de parcours.