Réalisateur : Steven Spielberg
Genre : Thriller
Synopsis :
David Mann, un modeste représentant de commerce, est pris en chasse par un tanker sur les routes désertiques de Californie.
Il aura fallu treize jours à Steven Spielberg pour mettre en boite Duel. Treize jours où ce futur géant a défié les lois de la télévision en choisissant de tourner en décors réel, déchaînant alors les foudres des producteurs d'Universal. Un succès d'audience plus tard, ce téléfilm se voit offrir une exploitation en salle en Europe, lui ouvrant définitivement les portes du septième art. C’est donc armé d’une réalisation alerte ainsi que d'un sens aiguisé du cadrage que Steven Spielberg conquière le grand écran, imposant d'emblée sa vision du monde et son style. Car, sous l'apparente simplicité de son récit, le réalisateur s'emploie à dessiner l’affaissement d’un père de famille que campe le charismatique Dennis Weaver. Son face à face avec le monstre de la route n'est alors pas seulement une épreuve physique et nerveuse, mais elle révèle au personnage son manque d’envergure face au monde. L'efficacité narrative dont fait ici preuve le cinéaste - et qui est deviendra par la suite un de ses plus grands atouts - lui permet d'étoffer ce personnage et de lui donner de l'épaisseur. Un talent qu'il met également en pratique par le renversant anthropomorphisme dont fait l'objet le camion fou, incarnation du mal absolu et de la virilité refoulé de David. Mélangeant les codes du western à ceux du thriller Hitchcockien (la simplicité du pitch le rapproche d’ailleurs d’un segment de la série Hitchcock Présente), Duel marque donc de son empreinte le cinéma contemporain par cette efficacité qu'il est encore aujourd'hui impossible de prendre en défaut. (5/5)
En Bref
- Pourquoi c'est bien : parce que Steven Spielberg éclabousse l'image de son talent de metteur en scène et de conteur d'histoire, et que la musique de Billy Goldenberg se met parfaitement au service du film.
- Pourquoi c'est pas bien : on cherche encore...
Premier film, première claque, auquel en effet il est très dur de trouver un défaut.
RépondreSupprimerOui, et ses films suivants sont du même tonneau.
Supprimer"Pourquoi c'est pas bien : on cherche encore..."
RépondreSupprimerMoi aussi par ailleurs, c'est une petit pépite, l'histoire, la paranoia du personnage, puis la mise en scène est extraordinaire, pour l'un de c'est meilleurs
Oh que oui, ces un de ses meilleurs films. Je vais tenter d'aborder tout ces films (le prochain sera La Guerre Des Mondes la semaine prochaine).
SupprimerEn plus, il n'y a pas de fioriture, pas d'effets inutiles, une vrai claque pour ma part. En tout cas bon courage pour tous les aborder, car il y en a pas mal :D
SupprimerOn va essayer :)
SupprimerProbablement le meilleur thriller routier de sa décennie!
RépondreSupprimerPar contre l'allusion à la virilité fuyante, je l'avoue je ne la voyais pas venir, même avec un rétro!...
Et oui, mais plus le rétro, c'est un cours que j'ai eu avec un prof d'analyse d'image et qui nous avait dit que le refoulé est toujours derrière. Et comme le camionneur est l'image même de la virilité absolue...
SupprimerPour La guerre des mondes, je pense qu'on va se marrer vu mon avis tranché dessus. Quant à ce Duel ce n'est vraiment pas un de mes préférés (il y en a tellement), mais un premier cru officiel de très bonne qualité, jouant sur l'ambiguité et la folie de son personnage principal.
RépondreSupprimerSurtout que j'ai, pour le coup, mis la note la plus haute (soit 5/5). Enfin bon, on y reviendra la semaine prochaine :)
SupprimerPour Duel, c'est vrai qu'il y a tellement d'excellent film dans la filmo de Spielberg qu'on a le choix de sa préférence.
Pour moi ça ne dépasse pas le 11 ou 12. Mais on y reviendra. En ce qui me concerne ce sont ses deux gros films sur la deuxième guerre mondiale, Il faut sauver le soldat Ryan et La liste de Schindler que je mets en haut du panier.
SupprimerJe ne les ai pas tous revu, mais mon film préféré est Les Dents De La Mer.
SupprimerPerso je trouve que ses deux grosses oeuvres sur la 2ème GM sont beaucoup plus importants. Ensuite je mets Le temple maudit, La dernière croisade, La couleur pourpre, les deux Jurassic Park et seulement après je mets Jaws. Pour Duel, ce n'est pas avant la quatorzième place. ;)
SupprimerExellent film, même si un peu répétitif.
RépondreSupprimerSinon, le film est sortir en mars 1973, pas en 1971 ;)
Finalement pas tant que ça je trouve (répétitif).
SupprimerPour la date, merci, je vais rectifier :) C'est vrai que 1971, c'est la date de diffusion TV aux U.S.A. J'ai vu cette date sur IMDB, j'ai pas pris la peine de vérifier.
Excellent thriller qui annonçait Sugarland Express et l'énorme carrière cinématographique qui s'en est écoulée. C'est intéressant d'ailleurs de redécouvrir Duel et observer que tout le sens du suspens présent dans certains des plus grands films de Spielberg (Jaws, La Guerre des mondes...) est déjà présent dans ce premier téléfilm.
RépondreSupprimerOui, et de voir déjà des plans récurrents, comme la vitre brisée. Sugarland Express est aussi assez énorme. L'ayant découvert récemment, j'ai été vraiment séduit par le résultat.
SupprimerUn film matrice qui a presque lancé un genre en soi avec de bons élèves (Une virée en enfer, Breakdown…). La deuxième partie de ta critique pourrait s'étendre aux Dents de la mer finalement. Ca reste en tout cas un des meilleurs de Spielberg avec Les dents de la mer, Rencontre du 3e type et La guerre des mondes. Ce soir je me refais AI, j'en garde un lointain souvenir pas emballé, on va voir si le fait de vieillir et de mûrir (?) va arranger les choses :)
RépondreSupprimer"Film matrice" : faut que je le case celui là :)
SupprimerPour A.I., je l'ai revu il y a deux-trois mois de cela, je l'ai un peu plus aimé mais cela reste pour moi un Spielberg moyen.
Premier long métrage de Steven Spielberg ce film est déjà excellent. L'acteur principal Dennis Weaver (vu dans de nombreux westerns des années 50-60) est un parfait mélange de lâcheté et de hargne. Comme "Les dents de la mer" Spielberg est le précurseur d'un autre genre... 4/4
RépondreSupprimerOn voit effectivement que Spielberg sait capter l'essence même de l’Amérique, du cinéma et du grand spectacle à travers ce (télé)film.
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