La Taupe (2012)Réalisateur : Tomas Alfredson
Genre : Espionnage
Synopsis :
A la mort de Control, l'ex-agent du MI6 George Smiley découvre que son patron soupçonnait un des responsables du Cirque d'être un espion à la solde d'un homologue russe nommé Karla. Il va alors poursuivre l'enquête engagée par Control.
La Taupe, premier essai anglophone du réalisateur de Morse, est une bonne surprise. Vendu comme un film impénétrable, cette nouvelle adaptation du roman de John Le Carré n'est finalement pas si incompréhensible que cela. Certes le scénario est tentaculaire, la psychologie des personnages est labyrinthique, et le nombre d'intervenants est vraiment imposant. Mais ce coté insaisissable démontre une chose : que Tomas Alfredson est parvenu à capter l'essence même de la Guerre Froide, qui fut le terrain d'un jeu d'une vertigineuse complexité. C'est donc sous la brillante maîtrise technique du réalisateur suédois, et l'ambiance jazzie de la langoureuse partition d'Alberto Iglesias, que le puzzle parvient à se construire, au grès des nombreux témoignages et documents recueillis par le monolithique George Smiley. En posant un regard anti-spectaculaire sur le métier d'espion, le film gagne également en réalisme ce qu'il perd en action, composant dès lors un rythme lent, propice à faire flancher le plus valeureux des spectateurs. Mais on parvient tout de même à rester attentif, et on contemple alors aussi bien les magnifiques imbrications émotionnels qui se nouent entre les différents protagonistes (avec un final d'une bouleversante beauté) que les performances d'une belle distribution, ou l'on retient bien plus la fragilité d'un magnifique Mark Strong et d'un excellent John Hurt que l'austérité de l'imposant Gary Oldman. (3.5/5)
La Taupe, premier essai anglophone du réalisateur de Morse, est une bonne surprise. Vendu comme un film impénétrable, cette nouvelle adaptation du roman de John Le Carré n'est finalement pas si incompréhensible que cela. Certes le scénario est tentaculaire, la psychologie des personnages est labyrinthique, et le nombre d'intervenants est vraiment imposant. Mais ce coté insaisissable démontre une chose : que Tomas Alfredson est parvenu à capter l'essence même de la Guerre Froide, qui fut le terrain d'un jeu d'une vertigineuse complexité. C'est donc sous la brillante maîtrise technique du réalisateur suédois, et l'ambiance jazzie de la langoureuse partition d'Alberto Iglesias, que le puzzle parvient à se construire, au grès des nombreux témoignages et documents recueillis par le monolithique George Smiley. En posant un regard anti-spectaculaire sur le métier d'espion, le film gagne également en réalisme ce qu'il perd en action, composant dès lors un rythme lent, propice à faire flancher le plus valeureux des spectateurs. Mais on parvient tout de même à rester attentif, et on contemple alors aussi bien les magnifiques imbrications émotionnels qui se nouent entre les différents protagonistes (avec un final d'une bouleversante beauté) que les performances d'une belle distribution, ou l'on retient bien plus la fragilité d'un magnifique Mark Strong et d'un excellent John Hurt que l'austérité de l'imposant Gary Oldman. (3.5/5)
En Bref
- Pourquoi c'est bien : parce que le casting est impeccable, qu'Alberto Iglesias compose une envoûtante partition, que la réalisation est exemplaire, et que la densité du scénario permet de garder le spectateur en éveille.
- Pourquoi c'est pas bien : parce que la complexité de l'histoire demande de l'attention, et que le rythme du film peut désarçonner.
C'est surtout la complexité de l'histoire qui joue peut être en sa défaveur. Néanmoins un excellent film d'espionnage avec un beau casting.
RépondreSupprimerOui, je pense aussi que la complexité joue en sa defaveur (même si j'ai tout compris du premier coup - je sais pas si c'est normal d'ailleurs !). Et effectivement, très beau casting.
SupprimerMoi j'ai un petit moment de réflexion au milieu du film puis après c'est reparti de plus belle! Je trouve Oldman excellent mais j'ai davantage préféré le jeu d'Hardy, Strong (la scène où la fille se fait exploser le crâne devant lui est tétanisante) et Firth (deuxième fois qu'il m'ébloui le bougre!).
SupprimerAh oui, j'ai oublié de citer Firth dans ma critique, qui m'a bluffé. Je suis d'accord sur Strong. On le découvre plus sensible alors qu'il n'a jamais ce genre de rôle. Et puis John Hurt, à 72 ans, il est encore excellent.
SupprimerMoi aussi j'ai du réfléchir, mais finalement, ce n'est pas inaccessible. La preuve : on arrive tous les deux à comprendre le film ;)
C'est vrai qu'il joue trop souvent les bad guys. Le voir en gentil est une vraie bonne chose d'autant que son rôle est poignant. Après comme tu le dis, c'est loin d'être inaccessible mais je ne serais pas étonné d'entendre certains dirent que c'est chiant.
SupprimerOui, ceux qui ne connaissent pas le vrai cinéma ;) (la pauvre remarque d’intello qui fait croire qu'il regarde que des films d'arts et d'essai).
SupprimerUne histoire complexe, intéressante, qui pour une fois évite de prendre le spectateur pour un idiot, au final vraiment surpris par le film, bien réalisé et bien interprété
RépondreSupprimerPour sûr, il nous prend pas pour un idiot. Un très bon film.
SupprimerC'est sympa, j'avoue je me suis perdu une ou deux fois, mais quel plaisir de se triturer les méninges pour percer a jour ce qu'il se passe vraiment
Supprimerj'aimerais bien voir celui là malgré son scénario à la réputation labyrinthique, ce que confirme ta chronique
RépondreSupprimerC'est complexe, mais que les feignants si mettent, comme le disent si bien les Bogdanov, "rien n'est impossible" :)
SupprimerJe rejoins Fred T sur le fait que c'est le genre de film qui ne prend pas le spectateur pour un idiot. Mais son intrigue complexe et l'ambiance froide peuvent rebuter, pour sûr. Malgré tout pour moi ça a été une excellente expérience, un scénar au poil et d'immenses acteurs.
RépondreSupprimerTrès bon film et je suis d'accord qu'on ne peut pas être très réceptif au style (comme tu le disais dans ta critique que j'ai relu, l'aspect anti-spectaculaire rend le film très austère). Malgré tout, je constate que l'on est beaucoup à y avoir trouvé son compte.
SupprimerLa pire remarque que j'ai entendu c'est qu'un film en noir et blanc est plus chiant à regarder qu'un film en couleur. C'est vrai que ça change grand chose!
RépondreSupprimerOuai, le genre de remarque à la con dont on se dispenserai bien...
SupprimerA la limite le muet je peux comprendre, c'est assez spécial même s'il n'y a rien de plus con mais le coup de la couleur faut oser. Le film est exactement le même en couleur ou pas!
SupprimerOui, le muet, on peut ne pas accrocher.
SupprimerC'est comme ceux qui sont contre les CGI partout. D'accord quand c'est moche et que ça se voit trop, on peut gueuler. Mais dire à chaque fois "ouais il y a des CGI c'est pas bien" faut arrêter un peu.
SupprimerOui, quand c'est bien fait, moi, ça me dérange pas. Il y a aussi ceux qui ne regarde pas les films français.
SupprimerC'est clairement faire abstraction de chefs d'oeuvre du cinéma. C'est mettre des mecs comme Mellville, Corneau, Robert, Oury ou encore Clouzot au rang de tocards.
SupprimerJ'ai adoré ce film. Le meilleur film d'espionnage (je ne parle pas des Bond mais du vrai film d'espionnage) depuis des lustres. C'est, à ce jour, mon meilleur film 2012 !... 4/4
RépondreSupprimerJ'irais pas jusque là mais oui, c'est du vrai film d'espionnage.
SupprimerDe l'anti-spectacle pour un film vraiment difficile d'accès. Je n'ai que moyennement accroché tellement il réclame des efforts constants pour rester attentifs et suivre l'intrigue dans son dédale de personnages et de sous-intrigues. Conceptuel jusqu'au bout, mais vraiment pas à portée de tout le monde
RépondreSupprimerPerso, j'ai bien accroché, j'aime quand il faut se triturer le cerveau (bon, pas trop non plus ;)). Mais, oui, c'est spécial, on peut resté au bord de la route et, comme tu le soulignes, on peut ne pas prendre de plaisir à essayer de coller des morceaux aussi complexes que ceux présent dans ce film..
Supprimerrien à voir avec cet article, mais je me permets de faire la pub de mon nouveau blog, sexologues.com. Voici l'adresse: http://sexologues.canalblog.com/
RépondreSupprimerPas de soucis :)
SupprimerEssai qui a l'air intéressant en effet (rien que dans le résumé, quand tu commences à parler d'espions à la solde d'espions, on se dit qu'on risque d'avoir tellement de maillons intermédiaires qu'il est peu probable qu'on s'imagine la chaîne en entier...). Heureux de voir que finalement, Alfredson ne s'est pas tant pris les pieds que ça dans le tapis.
RépondreSupprimerPour m'a part, ce n'est pas une intrigue insondable, juste assez complexe pour faire correctement réfléchir le spectateur sur qui est qui. Après, ceux qui ne sont pas habitués à ce genre de choses se retrouveront sur le bas coté. En tout cas, je te le recommande si tu aimes ce genre de film.
SupprimerUn très bon film où il faut absolument éviter d'aller aux chiottes et rater deux minutes, sinon c'est fichu !
RépondreSupprimerLe casting est un des meilleurs de ces derniers mois.
C'est pour cela que je l'ai vu en vidéo chez moi, comme ça je peux mettre sur pause ;)
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