26 juillet 2013

Film : Les Larmes Du Soleil

Les Larmes Du Soleil (2003)

Réalisateur : Antoine Fuqua
Genre : Action

Synopsis :

Alors que la guerre civile fait rage, le lieutenant Waters et ses marines sont envoyés dans la forêt nigériane afin d'extrader quatre humanitaires.


Tout juste auréolé du succès de Training Day, le réalisateur Antoine Fuqua s’embarque pour l’Afrique afin de tourner Les Larmes Du Soleil. À la sortie du film, les critiques lui sont tombés dessus comme les rebelles nigérians sur le crâne ruisselant de Bruce Willis, vilipendant la prétendue propagande pro-américaine organisée par le cinéaste et ses compagnons scénaristes (Alex Lasker et Tom Cirillo). Pourtant, patriotisme triomphant, le film n’en fait aucun étalage mais dégaine en revanche les oripeaux du sentimentalisme lorsque vient le moment de braver les interdits dressés par ses supérieurs et d'assumer l’interventionnisme de son opération. Mais même sur ce terrain très glissant, le réalisateur évite le racolage émotionnel, laissant simplement ses personnages exposer leur point de vue et partager leur doute concernant la réalisation de cette mission. Malgré tout, Les Larmes Du Soleil ne trouva pas son public. Un échec pour le moins cuisant dont la cause principale est sa campagne marketing. Vendu comme le nouveau film d’action de Bruce Willis, qui entamait depuis quelques années une nouvelle carrière dans le fantastique et la comédie, ce long métrage se montre au final pauvre sur le plan purement spectaculaire. L’objectif du cinéaste était visiblement ailleurs, de prendre à revers les attentes du spectateur lambda et d’offrir un film de guerre alternatif, entre La Chute Du Faucon Noir et La Ligne Rouge. Mais sans la furie visuelle de Ridley Scott et dépourvu de la fièvre philosophique qui anime Terrence Malick, Antoine Fuqua accouche d'une oeuvre générique qui ne va pas suffisamment au bout de ses intentions pour marquer durablement les esprits. Un constat d’echec qui s’explique également par la performance tristounette de Bruce Willis, bien fade face à l’intensité du jeu de sa partenaire, l’excellente Monica Bellucci. Les Larmes Du Soleil reste donc un film de studio avant tout, avec ses bons (photographie, décors, moyens techniques) et ses mauvais cotés. Mais cette proposition d’ouvrir sa production sur un engagement, même léger, envers l'exercice frileux du droit d'ingérence par les super-puissances internationales joue finalement en faveur de ce sympathique blockbuster. (3/5)

En Bref
  • Les + : Monica Bellucci, les décors, la très belle photographie de Mauro Fiore, le début de réflexion sur l'exercice du droit d’ingérence et l'absence de patriotisme.
  • Les - : Bruce Willis, des scènes d'action très génériques et une exploitation trop timide de son sujet.

24 commentaires:

  1. Un film propagandiste qui, sous couvert d'humanisme, nous montre les soldats américains à la rescousse du peuple africain. Affligeant

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    1. Les soldats sont américains mais jamais il n'est question de propagande dans ce film. Après, il y a des bons sentiments...

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  2. M'a l'air d'être une merde incroyable et d'une propagande bien hollywoodienne. La bande annonce sentait cette odeur.

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    1. J'ai plutôt passé un bon moment et il n'y a aucune propagande dans ce film. Je ne comprend pas du tout le procès que certains critiques ont fait à ce film, ils semble mélanger la propagande bête et méchante et les bons sentiments dont le film fait effectivement preuve à certains moment.

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  3. c'est quand même l'oncle sam à la rescousse du peuple africain: dire qu'il n'y a aucune propagande dans ce film, c'est (à mon avis) fermer les yeux sur le fond idéologique de cette production pseudo humaniste.

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    1. On part donc du principe que, dès qu'un film met en scène des soldats américains, il offre une propagande. Je ne suis pas d'accord, d'autant plus que les rares généraux présents dans le film ne veulent pas sauver les africains mais extrader uniquement les quatres humanitaires qui s'occupent de la mission.
      Certes, le personnage de Bruce Willis choisit de sauver les réfugiés, mais cela ne répond en aucun cas à un ordre de ses supérieurs ou d'une visée politique globale, mais uniquement à une volonté personnelle de ne pas laissé tomber les réfugiés. Il est d'ailleurs très clairement exprimé durant le film que les États-Unis ne veulent pas prendre part à la guerre civile qui ravage le Nigéria.

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  4. je n'ai jamais dit que le film était propagandiste parce qu'il met en scène des soldats américains. Tu déformes mon propos. Mais j'y reviendrai quand je publierai ce film de propagande (désolé mais à mon avis, c'en est un) chez moi, en sachant que tu trouveras la chronique chez Borat.

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    1. Je confirme! De toutes manières en dehors de L'élite de Brooklyn je n'aime pas le cinéma de Fuqua. Son Roi Arthur quel désastre.

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    2. J'ai fait volontairement ce raccourci avec les soldats américains parce qu'il n'y a que leur nationalité qui renvoie aux fait que ce sont les États-Unis qui interviennent sur le sol nigérien. Car, pour le reste, il n'y a jamais au cours du film (ou cela m'a totalement échappé) la moindre apparition d'une bannière étoilé ou un quelconque discours proclamant que les États-Unis sont les plus forts et qu'ils sont responsables du destins de centaines de milliers de réfugiés nigérians.

      Ensuite, pour répondre à Borat, la question ici n'est pas tant de dire si l'on aime ou pas la filmo du réalisateur (auquel je ne voue aucun culte et qui malheureusement cède trop souvent à des projets sans véritables intêrets), mais de correctement lire le film, qu'on le trouve excellent, moyen, bon ou mauvais. Je n'ai pas la science-infuse, mais j’essaie juste, comme Olivier, de défendre une lecture, une façon de voir les choses.

      Enfin, je viens de lire ta chronique dispo chez Borat. Je comprends tout à fait ton point de vue, mais comme je l'ai dit plus haut dans le commentaires et comme je l'ai également souligné dans ma critique, ce n'est pas de la propagande mais du bon-sentimentalisme dont fait preuve parfois le film. Sur ce point, je suis entièrement d'accord avec toi. Mais malgré tout, et c'est là que nos avis divergent, cela n'a pas entaché le petit plaisir que j'ai eu à découvrir ce film il y a quelques jours et je trouve que sur ce terrain de la "bontée" exacerbée, Antoine Fuqua n'en fait pas trop.

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    3. C'est juste pour montrer le niveau du coco. Historiquement c'est vraiment un beau tocard et les bons sentiments me donnent encore plus envie de ne pas voir ce film.

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    4. Même si le succès à été un peu démesuré et que ce n'est pas un chef d'oeuvre, Training Day reste malgré tout un très bon film tout comme L'Elite De Brooklyn qui, comme tu l'a dis, lui est supérieur. Pour le reste, cela dépend des conditions et sensibilité de chacun - j'aime assez Les Larmes Du Soleil et La Chute De La Maison Blanche. Pas vu Shooter ni Piégé et, comme toi, pas non plus spécialement aimé Le Roi Arthur même si je ne l'ai pas vu en entier.
      Sa filmo n'a rien d'extra, c'est clair, mais dire que c'est un tocard est par contre exagéré. Cela reste, pour moi un bon réalisateur, un très bon portraitiste quand il a entre ses mains des personnages forts, mais il n'a pas toujours choisit les bons projets.

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    5. Training day est bof pour moi et sans Washington pas de film le reste étant un banal polar vu et revu. Shooter très mauvais et je l'avais oublié pour le coup. Pour moi Fuqua n'est qu'un banal tacheron et cela s'est vu encore récemment avec son machin à la maison blanche.

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    6. Mais même les tâcherons - ou les faiseurs - ont du talent. Tu t'en es bien rendu compte avec Anonymous d'Emmerich.

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    7. Oui comme Fuqua un réel bon film en quinze ans!

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  5. Vu une seule fois et je n'en garde pas un grand souvenir. Autant dire que je n'ai pas accroché. Peut être devrais je le revoir...on verra.

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    1. Je ne pense pas en garder un énorme souvenir non plus, mais cela reste bien fait, plutôt intéressant à regarder, et puis Monica Belluci joue pour une fois très bien dans une production outre-atlantique, un détail non négligeable.

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  6. Voilà mon point de vue : je pense que Fuqua aurait dû mettre plus l'accent sur ce qu'est l'humanitaire (bien que Monica dans le film défende bien cette cause) car être engagé dans l'humanitaire c'est faire abstraction de soi pour les autres. Partir en laissant derrière soi des personnes vouées à la mort est totalement inconcevable.
    Fuqua montre en fait 2 points de vue = la mission des soldats en opposition avec la mission d'une ONG. C'est pour cela que l'un des 2 devra céder (ici Bruce Willis qui, pour des raisons personnelles éthiques, ne veut plus obéir aux ordres et ça ce n'est pas faire du sentimentalisme, c'est prendre conscience de la vie!!!)
    Le film en lui-même n'a rien "d'exceptionnel" mais il est bon de ne jamais oublier que cela se passe encore maintenant dans de nombreux pays...

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    1. Merci d'avoir livré ton point de vue, et évidemment, je ne peux cacher ma joie quant à la découverte d'un avis similaire au mien.

      Pour en revenir au mot "sentimentalisme" qui semble te gêner, je l'ai choisit car cela retranscrivait le mieux ce sentiment que j'ai éprouvé lors de la vision du film, ce coté brave qui né chez le personnage de Bruce Willis, cette "bonté" comme l'a écrit Oliver dans sa chronique chez Borat, appuyé par une bande-son doucement tragique nappé par les performances vocales de Lisa Gerard. C'est un mot qui véhicule aussi une vision nauséabonde d'un certains cinéma américain, c'est pour cela que la phrase suivante, j'ai précisé que le film n'en faisait finalement pas trop sur ce registre du "bon sentiment", qu'il cherchait juste à nous faire partager et nous convaincre des états-d'âme du héros sans pour autant déclencher les sirènes du Hollywood bien-pensant.

      Après, comme toi, je n'ai pas trouvé que Les Larmes Du Soleil était un grand film (le traitement du personnage interprété par Bellucci aurait effectivement mérité un peu plus d'attention encore), mais c'est un bon film, qui possède ses qualités et qui, comme tu le soulignes très justement, livre une vision très actuelle de la géopolitique (cela m'a d'ailleurs fait penser à l'inertie des gouvernements face au probléme Syrien).

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  7. Tout à fait pour ce qui concerne la géopolitique du moment (Syrie, Lybie, Mali et j'en passe...) et j'ai mieux compris l'emploi du mot "sentimentalisme" avec tes explications.
    Bonne fin de WE

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    1. Merci :) J'aimerais te renvoyer la formule mais le week-end est déjà derrière nous. Zut !

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  8. content que tu aies lu ma chronique sur Ciné Borat: je pense que tu comprends mieux mon point de vue en ce moment. Mais c'est aussi cela le débat: il permet de confronter les points de vue.

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    1. Effectivement, grâce à ta critique, j'ai bien mieux identifié les griefs que tu émets sur ce film.

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  9. Comme toi, je défends ce film qui a été victime d'une grosse méprise idéologique. Il n'est pas exempt de certains défauts, mais en aucun cas on ne peut y voir une apologie du militarisme américain (plutôt en déroute ici, d'ailleurs). Et qu'aurait-on dit si les soldats avaient été français, israéliens ou canadiens ? Pas grand-chose, personne n'aurait trouvé à y redire. Je trouve justement La chute du faucon noir beaucoup plus dans la propagande que Les larmes du soleil.

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    1. Bien que préférant La Chute Du Faucon Noir, je suis d'accord : le film de Ridley Scott déclenche les sirènes du militarisme américain alors que celui de Fuqua est très discret sur ce terrain. Comme toi, je pense que l'amalgame vient essentiellement du fait que les soldats dans le film sont américains.

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