19 septembre 2013

Film : No Pain No Gain

No Pain No Gain (2013)

Réalisateur : Michael Bay
Genre : Thriller, Comédie

Synopsis :

Las de sa condition de coach sportif, Daniel Lugo entreprend de kidnapper et détrousser un de ses clients, Victor Kershaw, un riche entrepreneur miamien.



On a tous dans notre entourage, proche ou lointain, un fondu de musculation et de repas hyperprotéinés, passant la moitié de sa journée à reluquer ses biceps saillants devant un miroir en portant des débardeurs aussi fins que le string d’une strip-teaseuse. Des narcisses des temps modernes se regroupant dans ces temples de la fonte et de l’acier au sein duquel on se pousse à perdre masse grasse et masse cérébrale. Car, s'il y a bien une choses que l'on remarque très vite chez individus, c'est qu'ils sont loin d'avoir inventé l’eau chaude. Michael Bay, dont les productions n’ont guère plus d’intelligence que ces spécimens, leur consacre aujourd’hui une tribune avec No Pain No Gain. On ne pouvait pas rêver meilleur cinéaste pour porter une histoire extraordinaire (et vraie) ou gravite trois culturistes bien battit mais pas franchement malin (Wahlberg, Johnson et Mackie, tous trois excellents). Ensemble, ils vont s’accaparer le rêve américain de façon illégale et criminelle, se heurtant ainsi aux mirages d’une société loin d’être indulgente envers ceux qui se risquent à l'approcher. Il y a dans cette histoire, crétine et cruelle, un peu du cinéma des frères Coen, Michael Bay posant sa caméra sur des imbéciles, des lâches, des grenouilles de bénitier qui veulent se faire aussi grosses que les riches qu’ils entreprennent de détrousser. Très souvent sujet aux critiques, l’esthétique du réalisateur trouve ici chaussure à son pied, son style lui permettant ainsi de porter un regard conforme au monde dans lequel il fait évoluer ces personnages, à la fois excessivement sympathiques et profondément pathétiques. C’est d’ailleurs dans ces moments de mélancolie, portés par la solide partition de Steven Jablonsky, que le film touche au sublime, et qu’il parvient à donner une âme à cette rutilante chaire cinématographique souvent vulgaire, parfois vainement prétentieuse (l’exemple du plan séquence en travelling circulaire) et donneuse de leçon (l’ultime réplique décoché par le détective DuBois). Au final, un show parmi les plus intéressants de son metteur en scène, sans pour autant devenir une inoubliable expérience. (3/5)


Pain & Gain (États-Unis, 2013). Durée : 2h09. Réalisation : Michael Bay. Scénario : Christopher Markus, Stephen McFeely. Image : Ben Seresin. Montage : Joel Negron. Musique : Steve Jablonsky. Distribution : Mark Wahlberg (Daniel Lugo), Dwayne Johnson (Paul Doyle), Anthony Mackie (Adrian Doorbal), Tony Shalhoub (Victor Kershaw), Ed Harris (le détective Ed DuBois), Michael Rispoli (Frank Grin), Ken Jeong (Johnny Wu).

21 commentaires:

  1. C'est tout ce qu'il y a de plus recommandable (acteurs, scénario) mais Bay n'oublie jamais qu'il fait du Michael Bay et c'est ça le problème. Donc on se tape les vannes homophobes, mysogines et racistes, les plans sur les culs, les ralentis foireux (la palme à Wahlberg qui beugle en plan large sans son) et les plans circulaires.

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    1. "Bay n'oublie jamais qu'il fait du Michael Bay et c'est ça le problème." Ça, c'est de la phrase comme je les aime, et je ne peux que te suivre sur ce terrain. J'ai faillit m'arracher les cheveux devant le travelling circulaire qui ne sert à rien, qui n'est la que pour la frime. Mais bon, comme je tiens particulièrement à mes cheveux, j'ai renoncé.

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  2. Merci amigo! Bon en même temps il ne pourra jamais s'empêcher de filmer des culs. Il le fais depuis Bad Boys! Travelling circulaire instauré depuis Bad Boys 2 mais dans ce dernier c'était plus laid. Dans Transformers aussi. Quand j'ai vu ça j'ai dit à mes potes "putain c'est pas vrai, il nous refait le plan circulaire de Bad Boys 2". Oh tu sais Michael nous dit bien que nous les français on est des cons parce qu'on dézingue ses films, alors on peut bien lui dire que c'est un empaffé. :D

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    1. Les culs et les imbécilités inhérentes à son cinéma. Mais bon, ça passe plutôt bien ici grâce au sujet.

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    2. Heureusement qu'il y a le scénar et les acteurs encore une fois parce que sans ça c'est une catastrophe. Ensuite la VF est une véritable machine à gag. On est quand même passer de "i'm hard, i'm big" à "je suis beau-gosse, je suis baraqué!"

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    3. La traduction n'est pas littérale, certes, mais elle reprend quand même l'esprit du dialogue d'origine. Pour moi, cela n'a pas été un problème.

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    4. Le plus comique est que dans la bande annonce VF c'était "je suis beau, je suis fort". Là la phrase est tellement rallongée que la post synchronisation ne passe qausiment plus. On passe quand même de la première version déjà plus potable à "je suis beau gosse, je suis baraqué"

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    5. En général, les dialogues changent souvent entre la B.A. et le film.

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    6. Néanmoins le "bon... fort" est déjà moins longuet que le "beau-gosse... baraqué". Là on sent vraiment le truc à la rallonge pour pas grand chose. De plus, c'est encore plus ridicule. Déjà que la séquence est franchement involontairement drôle alors si en plus le doublage ne suit pas.

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    7. Involontairement drôle ? J'aurais jugé le contraire. Ridiculiser le personnage joué par Mark Wahlberg en lui donnant des répliques con-con est totalement assumé et volontaire.

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    8. Dans ce cas là, fallait chercher loin dans l'humour car c'est d'un ridicule...

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  3. On aura beau clamer sur tous les toits que c'est "le meilleur film de Michael Bay", qu'il se prend désormais pour les frères Coen à lui tout seul, on ne me retirera pas de l'idée que sous ses dehors de satire sociale à travers un fait divers (sordide, il faut en lire le détail dans la revue Sofilm pour le croire), ça n'est pas grand chose d'autre que du temps de cerveau disponible pour les publicitaires.

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    1. Oui c'est vrai j'avais oublié la grosse pub pour Nike, dont le logo est apparent plus d'une fois sur The rock.

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    2. C'est toute l'ambiguité de ce film. Comme l'a dit Borat, Bay fait du Bay, c'est juste que l'histoire qu'il met en scène ici, qui ressemble à celles qu'affectionnent les frères Coen, justifie un peu plus que d'habitude ses outrances visuels. Bay a juste trouvé, avec ce sujet, une chaussure à son pied, c'est tout, il n'a guère plus de vision artistique ici que dans ses Transformers. Cela dit, j'ai passé un bon moment loin d'être désagréable.

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  4. Avec le recul, je ne sais pas si je le reverrais :p

    Car il a pas mal de défauts, mais sur le coup je me suis bien marrer et ce style si surchager a la fois vulgaire et plein de "finesse" sied à merveille l'histoire ...

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    1. Il a des défauts. Après, à titre personnel, je me tournerai à l'avenir plus facilement vers ce No Pain No Gain que vers ses Transformers.

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  5. Un cru qui me tente. Bay qui sort des sentiers battus, c'est suffisamment rare pour qu'on passe à côté. Une nouvelle petite chance pour le réal de soigner son image, mais bon, on sait que Transformers 4 débarquera bientôt...

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    1. Et après il est censé faire une adaptation de Ghost Recon. Seigneur, pardonnez à Ubisoft ils pensaient bien faire!

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    2. Bay ne sort pas excessivement des sentiers battus ici - sauf si, pour toi, sortir des sentiers battu, c'est de ne pas faire péter la moitié du territoire américain à la fin du film ;)

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  6. J'avoue que ce film m'a épaté, surtout de la part de Bay, que je n'avais pas vu aussi clippé et dément depuis le dernier "Bad Boys". Ca ne veut pas dire pour autant qu'il va rentrer dans les bonnes graces de l'intelligenstia, bien au contraire, mais pour une fois, son cinéma n'est pas aussi décérébré que de coutume.
    J'ai aussi beaucoup aimé les visuels du générique de fin personnellement...

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    1. Voilà, cela reste acceptable et moins bête que ses précédents films.
      C'est vrai que le générique de fin est pas mal foutu.

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