13 août 2013

Bande Originale : The Lone Ranger

Compositeur : Hans Zimmer
Intrada Records/2013/49:35

The Lone Ranger marque la sixième collaboration entre le réalisateur Gore Verbinski et le compositeur Hans Zimmer, reformant ainsi le tandem à l’origine des deux avant-derniers épisodes de la saga Pirates Of The Caribbean.

À l’origine, c’est Jack White, guitariste et chanteur du groupe White Stripes, qui avait la charge de composer la bande originale de The Lone Ranger. Mais devant le conflit horaire né des suites du décalage de la sortie du film, White s’est vu malheureusement dans l'incapacité d’assurer pleinement ses fonctions de compositeur. Face à l’urgence de la situation, Disney et Jerry Bruckheimer ont appelé Hans Zimmer à la rescousse. The Lone Ranger troquait alors sa fraicheur pour l’assurance d’une musique de blockbuster carrée et efficace.

Suite à la bouillie servit par le chef Zimmer sur Man Of Steel, l’inquiétude était finalement de mise, d’autant plus que le premier titre qui ouvre l’album (Never Take Off The Mask) introduit tous les tics du compositeur (basse fréquence et drone) avec la subtilité d’un éléphant. Heureusement, le reste du score présente d’autres aspects bien plus remarquables. Certes, Hans Zimmer nous offre très peu de nouveauté, recyclant à peu de chose près la recette de Sherlock Holmes accommodé ici au son de l’Ouest en piochant dans le répertoire d’Ennio Morricone, notamment du célèbre Once Upon A Time In The West. Diffusé pèle-mêle à travers les divers morceaux du score, les références musicales à l’oeuvre de Sergio Leone et au genre prennent leur essor avant tout grâce à une instrumentalisation de qualité, assuré par l’harmonica, la guitare et surtout le violon juif, qui joue un rôle déterminant dans l'évolution de la dramaturgie des personnages et l’exploration des failles de l’Amérique de la fin du XIX siècle. Les meilleures propositions sont d’ailleurs essentiellement présentes dans les pistes tragiques, à l’image du You’re Just A Man In A Mask, morceau qui fusionne habillement toutes les inspirations du compositeur, ou qui développe une certaine noirceur (le superbe glissando de violon de You’ve Looked Better). Pour ce qui est de l’action pur, mise à part Absurdity, l’ensemble se montre assez quelconque, même lorsque Zimmer reprend à son compte de façon trop pompeuse le William Tell de Gioachino Rossini, qui fut le thème principal du feuilleton télévisé dont est inspiré le film. The Lone Ranger n’est donc ni la partition la plus achevée, ni la plus novatrice de son auteur, mais elle reste tout de même bien faite au regard du récent désastre que fut Man Of Steel. (3.5/5)

Tracklist

01. Never Take Off The Mask (1:08)
02. Absurdity (4:58)
03. Silver (4:00)
04. Ride (4:17)
05. You've Looked Better (3:09)
06. Red's Theater Of The Absurd (3:02)
07. The Railroad Waits For No One (3:09)
08. You're Just A Man In A Mask (4:14)
09. For God And For Country (4:53)
10. Finale (9:51)
11. Home (6:55)



5 commentaires:

  1. J'ai trouvé qu'au contraire, Zimmer faisait moins dans le boom boom et que sa reprise de William Tell est absolument magistrale. Il n'invente rien mais c'est un vrai bonheur entre la musique et les images et cela renforce la folie furieuse du final.

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    1. Disons que sur la longueur (presque 9 minutes), ça use un peu (surtout que c'est assez répétitif), mais dans l'absolue, elle n'est pas désagréable cette relecture.
      Pour ce qui est de l'ensemble de la musique, tous les morceaux dramatiques et aventuriers (comme Ride) me plaisent beaucoup, mais je suis en revanche moins convaincu par ceux qui font la part belle à l'action. Question d'humeur peut-être.

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    2. Moi c'est un plaisir de bout en bout, surtout que comme je le disais, elle accompagne tout le final, procurant donc un plaisir indéniable.

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  2. Je pense que tu as tout dit sur cette BO et qu'il n'est nullement besoin de faire de plus amples descriptions. Après la décéption MOS, ce score se révèle être satisfaisant, et mémé si les influences morriconniennes sont grosses et que Zimmer force trop le mickeymousing (encore peut-être pour émuler la fantaisie d'un Jack Sparrow illustrée autrefois plus subtilement par Badelt), l'ensemble reste tout à fait correct. Mention spéciale pour "Finale", qui contient si je puis dire le theme héroique de Tonto (à partir de 7:05), ultra-galvanisant. :D

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    1. La fin de Finale me plait beaucoup aussi, une fois que l'on quitte le thème de William Tell qui, sur la longueur, essouffle (un peu comme la scène qu'il illustre d'ailleurs). Mais Hans Zimmer pouvait faire mieux dans, en tout cas j'attendais autre chose qu'un simple ré-arrangement du thème de Sherlock Holmes ou de Pirates Des Caraibes. Son effort sur Rango était même un peu plus inspiré que celui fournit ici.
      J'attends un peu plus de Rush, dont les premiers extraits que j'ai pu écouté me plaisent bien, et surtout de 12 Years A Slave, qui lui permettra peut-être de le tirer du marasme dans lequel il est plongé depuis Pirates Des Caraibes 4.

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