Varese Sarabande/2012/63:16
Paul Greengrass s'est retiré de la franchise Jason Bourne, emportant avec lui John Powell. Tony Gilroy propose alors à son fidèle collaborateur, James Newton Howard, de le rejoindre sur ce spin-off.
Engager James Newton Howard pour signer la bande son d'un film d'action est le genre de fausse bonne idée qu'il faudrait ne plus avoir à l'avenir. Bien que le résultat ne soit pas aussi imbuvable que sur Green Lantern, The Bourne Legacy est très loin d'être abouti. Véritable anthologie du sample, ce score fait preuve d'une grande générosité dans ce domaine qui s'articule autour de rien ou pas grand chose : un motif de corde et une guitare électrique. Muselé par une électronique qui alourdit considérablement sa composition, mais aussi par la mode du tout synthétique (alors que d'autres artistes comme Michael Giacchino, John Williams et Alan Silvestri parviennent encore à habiller des blockbusters avec une partition orchestrale), le compositeur ne parvient jamais à créer une harmonie au sein de pistes qui ne sont par ailleurs pas toujours très agréables à écouter. Évidemment, une poignée de morceaux fonctionne (Doctor Of What ?) et quelques rares incursions atmosphériques se révèlent être plutôt réussies, mais cela est bien peu comparé à l'offre (presque une heure de musique originale). Tel un gamin devant un puzzle, James Newton Howard s'amuse donc à assembler des pièces sans se soucier de leurs complémentarités, livrant ainsi un portrait très décevant mais malheureusement guère surprenant. (1.5/5)
Valoriser le synthétique au profit de l'orchestral est un des trucs qui me déprime le plus aujourd'hui dans le domaine...
RépondreSupprimerAu vu des extraits, je vois que c'est pas encore l'heure du grand cru pour JNH; ca à l'air sympa mais peu mémorable. Pourtant avec un sujet pareil il avait de quoi renouer avec la tension et l'excitation d'un "Salt" ou "Fugitif"...mais il va me falloir me procurer l'album pour une analyse plus en profondeur :)
Le synthétique, je dis oui quand cela sert une atmosphère comme chez Cliff Martinez ou Mark Isham. Mais là, son abondance n'a plus de sens. Quand on entend ce qu'a fait Silvestri pour Avengers et, mieux encore, Giacchino pour M:I 4 et John Carter, on se dit que les partitions orchestrales restent encore d'actualité pour ce type de film.
SupprimerAprès, bizarrement, il y a deux ou trois airs qui reste en mémoire dans ce Bourne Legacy, mais cela reste, comme tu le dis, très loin de Fugitif.