21 décembre 2013

Film : Skyfall

Skyfall (2012)

Réalisateur : Sam Mendes
Genre : Action, Espionnage

Synopsis :

Au cours d'une mission à Istanbul, James Bond est abattu. Laissé pour mort, il revient finalement à Londres après avoir découvert que le siège du MI6 ait été la cible d'un acte terroriste.




James Bond a cramé ses derniers cartouches sous le soleil brûlant de Bolivie. L’addition de ce dernier voyage fut lourde de conséquence pour la MGM, qui plongea, tête la première, dans les grands fonds, attendant qu’une âme charitable (une filiale d’un géant japonais de l’électronique, un mordu de 007, le commandant Cousteau !) vienne remorquer ce vieux Téméraire. Un échec qui l'a également conduit à réfléchir sur cette mauvaise habitude de confier les reines de la franchise à des réalisateurs dans l’incapacité de l’inscrire dans la légende. Quand bien même on éprouve du respect pour le travail de Roger Spottiswoode, Michael Apted ou Marc Forster, forcé de constater que l'on a eu vite fait d'oublier leurs épisodes. Le salut du studio et de la saga devra donc nécessairement passer par Sam Mendes, cinéaste confirmé, sensible, reconnu par ses pairs, qui a la lourde tâche de remettre d’aplomb le célèbre agent britannique. Entouré de trois scénaristes, il fait le choix d’exploiter davantage les faiblesses physiques et les failles psychiques du personnage afin de l'installer dans le schéma de l'obsolescence du super-héroïsme inaugurée par Christopher Nolan avec la trilogie Batman. Certains fans s’offusqueront, crieront au scandale et à la trahison, soutiendront mordicus que tout cela est qu'une histoire de marketing narratif. Bien qu'ils aient parfaitement raisons dans le fond, difficile pourtant de nier le travail abattu par l’équipe pour donner un souffle nouveau à cette entreprise. Les coups de pinceaux portés par Sam Mendes et son chef opérateur, Roger Deakins, font de ce Skyfall une pièce de musée de prestige, illuminée par d’intenses moments de bravoures et des paysages urbains et sauvages d’une irrésistible beauté. Naviguant entre tragédie et innocence (un retour au source façon Maman, Je M’Occupe Des Méchants) et habité par une renversante galerie d’acteur, ce vingt-troisième épisode à achevé la rupture entamée par Martin Campbell avec Casino Royale afin de mieux restaurer les bases d'une franchise demie-centenaire. (4,5/5)

Nouvelle version d'une publication datant du 28 octobre 2012


Skyfall (Grande-Bretagne, 2012). Durée : 2h23. Réalisation : Sam Mendes. Scénario : John Logan, Neal Purvis, Robert Wade. Image : Roger Deakins. Montage : Stuart Baird. Musique : Thomas Newman. Distribution : Daniel Craig (James Bond), Javier Bardem (Raoul Silva), Judi Dench (M), Naomie Harris (Eve), Ralph Fiennes (Gareth Mallory), Bérénice Marlohe (Séverine), Ben Whishaw (Q).

27 commentaires:

  1. Un grand James Bond, et sans doute le meilleur depuis l'époque "Sean Connery" (avis tout personnel, mais j'assume)... je l'ai revu récemment avec grand plaisir.

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    1. C'est d'ailleurs devenu mon épisode de chevet :)
      Pour rebondir sur ton appréciation de la saga James Bond, je trouve aussi que les meilleurs sont ceux avec Sean Connery, mais j'ai toujours un faible pour ceux avec Moore (L'Espion Qui M'Aimait, Moonraker, Dangereusement Vôtre) et Brosnan (Goldeneye et Demain Ne Meurt Jamais). Casino Royale (celui avec Craig) est aussi très très bon.

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    2. je suis 100% d'accord : le meilleur Bond depuis Sean Connery. Je trouvais les précédents ; mièvres. le qualificatif le plus approprié pour Daniel Craig qui me vient est :
      Dangereux au sens animal sauvage. j'adore ce Bond ! le traitement de l'image est à magnifique. Pourvu que ça dure pour les épisodes suivants ! :)

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    3. "animal sauvage" : c'est vraiment ça ! Il y a une animalité chez lui qui en font vraiment un Bond à part.

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  2. C'était mieux avant dirait l'autre, j'avoue que j'ai du mal avec ce Bond nouvelle génération, il ne reste plus rien de ce qui faisait le charme & la magie des Bond d'antan... Sans parler du scénario plat comme le pays du même nom.

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  3. Un des meilleurs Bond. Il a beau beaucoup s'inspirer du traitement de Nolan pour Batman (dixit Mendes), le film a une photo digne de ce nom (les scènes à Shanghaï), d'excellents acteurs et un scénar remettant en question Bond et son entourage. J'ai hâte de voir la suite toujours réalisée par Mendes.

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    1. Bien que le traitement ici me convient parfaitement, j'espère que la suite va se dégager de l'héritage de Nolan pour avoir une aventure moins introspective et plus fun.

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    2. Je l'espère aussi mais le fait de revenir à l'enfance et aux failles de Bond est une excellente chose car rarement abordé par le personnage en vingt-trois films. Les seuls réels moments où Bond a commis des failles ce fut quand il a perdu les deux femmes de sa vie dans Au service secret de sa Majesté et Casino Royale. Skyfall est aussi la fin d'une époque puisque M change de visage.

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    3. Tu as oublié Permis de Tuer, dans lequel il agit en dehors des cadres du MI6 pour venger son ami Leiter.

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    4. Non car Permis de tuer est un film sur la vengeance. Alors certes il venge son pote, mais il est moins touché que quand c'est une de ses compagnes qui meurt. Au service... sera le déclic de toute la saga, film majeur dans la saga à cause de son final qui montre que Bond peut être touché au coeur. Quant à Casino Royale, c'est le point de non-retour. Skyfall confirme son apport aux femmes compte tenu de la mort de sa mère de substitution.

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    5. C'est quand même, avec ceux que tu as cités, un des rares James Bond dans lequel il est personnellement impliqué dans l'intrigue.

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    6. En effet, mais pour le coup je crois que l'attachement qu'il a pour les femmes est plus fort. Après cela dépend du traitement, ce qu'ont compris Lewis Gilbert, Martin Campbell et Sam Mendes.

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  4. Excellent épisode en effet: finalement, Daniel Craig est bel et bien le meilleur James Bond depuis belle lurette

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    1. Je suis d'accord. L'époque où tout le monde disait qu'il n'était pas fait pour jouer James Bond est loin maintenant.

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  5. Comme beaucoup d'autres, je suis un fervent admirateur de ce vingt-troisième Bond officiel. je note au passage que Spottiswwoode, Apted et Forster s'en prennent pour leur grade de faiseur, à juste titre sans doute. Toutefois, si on examine l'ensemble de la franchise patronée par la famille Brocolli, la place laissée aux réalisateurs de talent reste extrêmement minime, voire négligeable en dehors de ce dernier épisode. De tous les réalisateurs britanniques ayant eu l'insigne honneur de porter à l'écran les aventures du héros de Ian Fleming, Mendès est sans doute le plus talentueux, en tous cas celui qui affiche une filmographie plus qu'honorable. On ne peut pas dire que Guy Hamilton, John Glen, Lewis Gilbert ou même Terence Young (c'est pas parce que Delon, Bronson et Mifune jouent dans "Soleil rouge" que c'est un grand film pour autant) aient laissé une trace mémorable dans l'histoire du cinéma anglais en dehors de leurs James Bond. Avec le succès de "Skyfall", on peut légitimement penser que Mendès aura suffisamment de liberté artistique pour tenter de nouvelles choses avec ce héros, quitte à froisser les amoureux du style classique et à chahuter les attentes du public.

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    1. Enfin Apted a quand même un beau CV comme la série Rome ou Coeur de tonnerre, ce qui n'est pas le cas des deux autres.

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    2. Oui, et "Gorille dans la brume". Mais difficile de voir à travers sa filmo un auteur confirmé. C'est comme Martin Campbell dont j'apprécie de nombreux films comme ses "Zorro" ou même "Vertical limit". Mais ce sont loin d'être des grands films comme le sont, je pense, "Jarhead", "American Beauty" ou "les noces rebelles".

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    3. Pas vu le film avec Weaver mais il a une bonne réputation. Pour Campbell, il correspond parfaitement au bon faiseur, faisant le travail souvent efficace mais n'a pas de vocation d'auteur. Cela s'est confirmé sur le nullissime Green Lantern.

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    4. J'ai évidemment cité les réalisateurs qui ont travaillé récemment sur la franchise, parce que comme tu dis, on pourrait tous les citer. Mais même si des types comme Hamilton ou Gilbert ne sont pas de grands auteurs (seul Marc Forster était de cette trempe), ils ont tout de même signés certains des meilleurs épisodes de la saga.

      Cela étant, j'aurais quand même écarté Lee Tamahori de ma liste parce que même en dehors de Meurs Un Autre Jour, c'est un très mauvais réalisateur.

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    5. Euh Marc Forster est tout sauf un auteur, même s'il a fait des films soi-disants personnels. A l'ombre de la haine est une merde qui surfe sur tous les clichés et réalisé avec un manche. Je ne comprendrais jamais la réputation de ce film qui ne tient que sur une scène de sexe. Lee Tamahori est connu pour ses films avant Meurs un autre jour.

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    6. "A l'ombre de la haine est une merde"
      Un étron aussi est une m.... :(

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    7. Bien flotteur par ailleurs...

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    8. Chacun à sa propre définition d'auteur. Pour moi, un auteur, c'est un artiste que l'on reconnait grâce aux thèmes qu'il développe dans ces films. Marc Forster, lui, s'attache à traiter toutes les formes de marginalité dans sa filmographie. Après, c'est clair qu'il y a des ratés dans ses propositions, mais cela ne l'empêche pas, selon moi, d'être un auteur.

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    9. C'est bien beau mais montrer Halle Berry se faire tringler durant cinq minutes, ça ne fait pas une réussite non plus, surtout quand le discours est ultra-pompeux.

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  6. Très bonne entrée dans la saga Bond, reste à voir si la suite, avec tout ce que cela implique, sera aussi réussie, bousculer la mythologie ne se fait jamais sans heurts...
    Moi perso je reste sur l'opinion que les meilleurs Bon restent les premiers jusqu'à Moonraker...

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    1. Il en reste quelques uns dans la période que tu cites qu'il faudrait que je revoie (notamment Au Service Secret De Sa Majesté et Vivre & Laisser Mourir).

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